Pour l’éléphant Duma, la vie n’a jamais été aussi douce. Après 40 ans de captivité, dont 20 ans passés dans un cirque, cet éléphant solitaire d’Afrique est enfin libre et a rejoint son foyer définitif dans la réserve privée de Shambala, dans le Limpopo, en Afrique du Sud.
Auparavant appelé Charlie, Duma a reçu son nom actuel de la part de ses sauveteurs, un nom qu’ils jugent plus « convenable et respectueux » pour cet éléphant mâle géant d’Afrique.
Selon la Fondation Elizabeth Margaret Steyn (EMS), « Duma » est un mot africain qui signifie approximativement « être dominateur et avoir l’air du tonnerre ».
« C’est un éléphant très curieux, incroyablement intelligent, volontaire, résistant et courageux », a confié à Epoch Times, Megan Carr, chercheur senior et responsable du programme Towards Freedom de la Fondation EMS.
« Il devient chaque jour plus territorial et plus semblable à un éléphant. »
L’histoire
Né en 1982 dans le parc national de Hwange, au Zimbabwe, Duma a été capturé à l’âge de deux ans et transféré en Afrique du Sud pour être entraîné pour le cirque en 1984. En 2001, il a été transporté au zoo de Pretoria, où il a vécu jusqu’à son déménagement le 19 août dernier.
Lorsqu’il était au zoo, il partageait son enclos avec une femelle éléphant d’Afrique du nom de Landa. Mais Landa est « morte prématurément » en octobre 2020.
La Fondation EMS a appris la mort de Landa et s’est de plus en plus inquiétée du bien-être de Duma. Les membres fondateurs du Pro Elephant Network (Réseau Pro Eléphant (PREN), qui font également partie de la Fondation EMS, ont décidé d’exprimer leurs préoccupations.
En décembre 2020, ils ont écrit au ministre sud-africain des Forêts, de la Pêche et de l’Environnement de l’époque. Dans cette lettre, ils demandaient que Duma soit remis « aux soins d’organisations de protection des animaux ».
Deux mois plus tard, une pétition change.org a été lancée pour libérer le pachyderme solitaire du zoo. Mme Carr a dit que le ministre avait demandé aux administrateurs du zoo, en mars 2021, d’« ouvrir une discussion » avec la Fondation EMS et les membres du PREN.
« Ce processus de négociation intense a duré de mars 2021 à juillet 2024 », a expliqué Mme Carr. « Malgré le fait qu’en juillet 2022, le gouvernement sud-africain avait annoncé sa décision de mettre [Duma] à la retraite. »
En mai 2023, le gouvernement a annoncé un appel d’offres ouvert à tous les Sud-Africains pour aider à offrir à Duma une « maison de retraite appropriée », a ajouté Mme Carr. Un mois plus tard, la Fondation EMS et la réserve privée Shambala ont présenté un rapport « substantiel » comprenant les conclusions d’experts sur la santé et le bien-être de Duma.
Enfin, un an plus tard, en mai de cette année, elles ont officiellement reçu l’autorisation d’« éduquer, de relocaliser et de réhabiliter » l’éléphant.
Déménagement dans un nouveau foyer
Plusieurs facteurs ont été pris en compte pour décider de relâcher Duma, y compris son état de solitude. Mme Carr a expliqué qu’aucun éléphant ne devrait vivre seul, car ils sont « très intelligents, sensibles et incroyablement sociaux ».
En août, Duma a été transporté dans une cage de relocalisation sur mesure, sous légère sédation. Il a été entraîné à entrer et sortir de la cage. Malgré les doutes de certaines personnes quant à sa capacité à entrer dans la cage, il l’a fait.
« Il a surpris tout le monde en entrant courageusement et entièrement dans la cage le deuxième jour », a dit Mme Carr.
Pourtant, personne ne s’attendait à ce que la route soit particulièrement facile.
« Malgré les protestations au zoo, la cavalcade de camions, la grue, les véhicules de soutien et l’équipe médicale ont quitté le zoo le 19 août 2024 et sont arrivés à bon port à Shambala cinq heures plus tard », a-t-elle dit.
Après quatre décennies, l’éléphant géant a effectué le voyage de trois heures vers la liberté. Défiant les croyances de certains qui pensaient qu’il allait mourir lors du transport, Duma est arrivé sain et sauf à Shambala.
« Duma est sorti de sa cage dès que celle-ci a été placée devant son nouvel enclos et que les portes se sont ouvertes », a raconté Mme Carr.
« Il s’est rapidement acclimaté à son nouvel environnement où il a été soutenu par une équipe d’experts en éléphants de Shambala et des représentants de son équipe médicale. »
Vivre à Shambala
Le nouvel environnement de Duma est un enclos de réhabilitation fait sur mesure à Shambala. Il apprécie de vivre dans la nature et de manger ses aliments préférés.
« Il y a une grande différence entre Shambala et le zoo », a-t-elle souligné. « Les bruits de la circulation, des fêtes et des événements organisés au zoo avec de la musique forte ont disparu depuis longtemps. »
L’éléphant apprécie de vivre dans une zone à l’abri des regards humains, avec un espace qui lui est propre et un niveau d’intimité qu’il n’a pas connu depuis des décennies. Il s’adapte progressivement à ce nouvel environnement.
Après son arrivée à Shambala, Duma a pris son premier bain de boue en quarante ans. Il a également commencé à chercher sa propre nourriture, ce qu’il n’avait pas eu à faire au zoo ou au cirque. Mme Carr l’a également vu gronder et faire des bruits de trompette, ce qu’elle ne l’avait jamais vu faire au zoo.
« Il a vu des phacochères, des cobes et des babouins, autant d’animaux sauvages qu’il n’avait pas rencontrés depuis quarante ans. »
Duma doit encore développer son « endurance et son tonus musculaire » avant de pouvoir aller dans un environnement plus vaste. Il n’a pas encore rencontré d’autres éléphants. Selon Mme Carr, seuls les experts pourront dire quand Duma sera prêt à rencontrer d’autres éléphants.
« Nous espérons qu’il choisira de rencontrer les éléphants vivant à Shambala, mais c’est une décision qu’il prendra lui-même. »
Membre du PREN, Mme Carr se consacre aux éléphants et à leur bien-être. Elle travaille pour la Fondation EMS depuis 2019. Au cours des quatre dernières années de Duma au zoo, elle lui a rendu visite régulièrement et, depuis le 22 juillet de cette année, elle est avec lui quotidiennement.
« L’histoire de Duma est porteuse d’espoir pour tous les éléphants qui vivent en captivité et pour tous les humains qui tentent de les libérer », a-t-elle dit.
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