Des policiers à la retraite de tous grades se sont exprimés dans une lettre ouverte, pointant, à l’instar des deux tribunes militaires, l’insécurité dans l’hexagone. En réponse, le directeur de la police nationale leur a indiqué que ce courrier fragilisait davantage l’institution, plutôt qu’il ne la renforçait.
Ces anciens policiers à la retraite, au nombre de 93, se sont tous exprimés ouvertement pour dénoncer l’insécurité dans le pays, ainsi que le relate Europe 1. Ils ont également lancé une pétition. Elle recueille presque 42 000 signatures à ce jour.
« Mettre fin à la situation gravissime que traverse la France en matière de sécurité »
Dans le même élan que celui des militaires qui ont récemment publié deux tribunes mettant en garde le gouvernement actuel contre une « guerre civile » en France, cette lettre appelle au « sursaut national ». Adressée au président de la République Emmanuel Macron, ainsi qu’aux membres du gouvernement et aux parlementaires, les ex-policiers demandent « solennellement » aux pouvoirs publics « de tout mettre en œuvre pour mettre fin à la situation gravissime que traverse la France en matière de sécurité et de tranquillité publique ».
La lettre stipule qu’ « aujourd’hui, l’autorité de l’État est battue en brèche par des minorités violentes ». Pour cette raison, les anciens fonctionnaires réclament la mise en place d’une réponse pénale « adaptée, de telle manière que les condamnations soient réellement exécutées à la hauteur des faits commis ». Ils considèrent que « la peur doit changer de camp ».
Cette petite centaine de policiers à la retraite précisent cependant qu’ils refusent l’intervention des « forces armées », ceci pour « éviter une guerre civile ». En guise d’exemple, les ex-policiers rappellent le cas du brigadier Éric Masson, tué à Avignon lors d’une banale intervention.
Cette initiative « fragilise notre institution plus qu’elle ne la renforce »
Mais loin d’avoir l’aval de Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, ce dernier leur a répondu, dans un courrier daté du 12 mai, que cette initiative « fragilise notre institution plus qu’elle ne la renforce », les appelant à apporter de préférence un « discours constructif et fédérateur ». « Votre statut ne vous exonère pas de l’obligation de réserve qui s’impose à tous dans l’expression publique », a-t-il renchéri, ainsi que le précise Europe 1, qui a pu se procurer une copie de cette réponse.
Le grand patron des fonctionnaires de police a encore signifié que « la police nationale a plus que jamais besoin de confiance en elle, d’unité et de cohésion dans ses rangs, sans esprit partisan ». Il a par ailleurs mentionné que de récentes annonces « sont de nature à faire évoluer positivement les choses et répondre aux attentes de nos concitoyens et des policiers », notamment par le biais des dernières mesures gouvernementales prises. Celles-ci sont considérées comme des « avancées importantes tant en termes de protection des policiers que d’équipements », a-t-il complété.
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