Le Malien de 32 ans qui a blessé plusieurs personnes samedi gare de Lyon à Paris a été mis en examen pour tentatives d’assassinat aggravées, crime passible de la perpétuité, et écroué.
Le suspect a également été mis en examen pour violences commises avec arme aggravées, a précisé le parquet de Paris. Un juge des libertés et de la détention (JLD) a décidé de son placement en détention provisoire.
« Gardez à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’un dossier politique. L’enjeu de ce dossier sera l’état de santé de notre client », a estimé son avocat, Me Yassine Yakouti, à l’issue de l’audience devant le JLD.
La garde à vue du suspect avait notamment été interrompue pendant 24 heures, durant lesquelles il avait été transféré à l’infirmerie psychiatrique. Mais elle avait pu reprendre ensuite, « l’examen psychiatrique réalisé » n’ayant « pas écarté sa responsabilité pénale », selon le parquet.
Pour Me Julien Roelens, qui défend également l’assaillant, « il est encore tôt pour commenter à outrance, les familles (des victimes) ont besoin de sérénité ».
Mardi à midi, le pronostic vital d’un homme de 66 ans, blessé au couteau à l’abdomen et par des coups de marteau à la tête, était encore engagé, selon le parquet. Une autre victime, qui avait cherché à s’interposer, recevait encore des soins.
« S’en prendre à des Français »
Qu’est-ce qui a motivé le passage à l’acte de ce ressortissant malien qui vivait en Italie et venait d’arriver en France le 1er février ? Selon une source proche du dossier, il a gardé le silence mardi après-midi devant le juge d’instruction.
En revanche, il s’est « largement » exprimé en garde à vue, évoquant notamment la « maltraitance que la France a fait subir à son grand-père », a indiqué une source proche du dossier. Durant sa garde à vue, l’assaillant n’a exprimé « aucun regret ou remords » et n’aurait eu « aucun mot pour les victimes » selon une source proche du dossier mentionnée par LCI.
Le Malien de 32 ans qui a blessé plusieurs personnes samedi à la gare de Lyon à Paris, voulait « s’en prendre à des Français », d’après les premiers éléments de l’information judiciaire ouverte pour tentatives d’assassinat aggravées, un crime passible de la perpétuité. « Les déclarations du mis en cause, comme l’exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu’il avait commis son acte pour s’en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation », a écrit mardi dans un communiqué le parquet qui a ouvert une information judiciaire.
« R.I.P. dans trois mois, qu’Allah m’accueille dans son paradis »
Les enquêteurs ont trouvé un compte TikTok, ouvert au nom de l’assaillant et sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras. Dans ces vidéos, il se déclare hostile à la France et aux Français qui ont « pillé » son pays durant l’époque coloniale, ainsi qu’à Emmanuel Macron, un « criminel » ou un « terroriste », qui a laissé le Mali « à la merci des djihadistes », selon Le Monde. Dans une vidéo datant de décembre, il a déclaré : « R.I.P. [repose en paix] dans trois mois, qu’Allah m’accueille dans son paradis », confirmant la préméditation de ses actes.
De son côté, le parquet national antiterroriste (Pnat) ne s’est pas saisi, « à ce stade » : avisé des investigations dès leurs débuts, le Pnat a conclu que « les critères n’étaient pas réunis pour se saisir », a expliqué le parquet de Paris.
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