La tête de liste LR aux européennes François-Xavier Bellamy a exprimé mercredi sa « colère » sur les conditions de travail du personnel pénitencier après s’être rendu à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) au lendemain de la mort violente de deux agents dans l’Eure.
« Je suis venu dire à quel point il faut prendre aujourd’hui la mesure de la gravité de la situation », a déclaré à la presse l’eurodéputé, accompagné par Vincent Jeanbrun, porte-parole du parti et maire de la commune voisine de L’Haÿ-les-Roses.
Après s’être entretenu avec les représentants des syndicats et écouté les témoignages des agents qui bloquaient depuis l’aube l’entrée principale de la prison, M. Bellamy s’est dit en « colère » face « aux conditions dans lesquelles ils travaillent tous les jours ».
L’un des agents, qui a souhaité garder l’anonymat, lui a relaté son angoisse quand « une voiture puissante allemande me file le train, alors que je suis au volant d’une Kangoo ». « On trouve alors que le temps est long », a-t-il souligné.
« Nous avons le devoir de faire en sorte que demain ils puissent travailler dans des conditions qui leur permettent de gagner cette guerre contre la violence, contre le crime organisé », a affirmé M. Bellamy.
« Aujourd’hui l’État est en train de perdre la guerre »
La tête de liste LR s’en est pris au gouvernement qui se « défausse ». « Il est temps qu’il assume sa responsabilité », a-t-il ajouté, fustigeant « l’impuissance publique ».
« Aujourd’hui l’État est en train de perdre la guerre », a prévenu M. Bellamy, qui stagne autour de 7% dans les sondages et qui s’efforce de donner une nouvelle impulsion à sa campagne à moins d’un mois des européennes.
Selon l’eurodéputé sortant, les « crimes » perpétrés mardi dans l’Eure « sont les résultats de la faillite de l’État parce qu’ils n’auraient pas eu lieu si les détenus ne communiquaient pas depuis leur prison, si les mafias ne s’organisaient pas y compris en détention ». « Si nous ne sortons pas de cette impuissance publique, nous risquons de perdre cette guerre », a-t-il prévenu.
Les agents de la pénitentiaire sont en première ligne dans la guerre contre le crime, face aux mafias qui veulent s’imposer par la violence. L’État n’a pas pris la mesure de la menace qu’ils affrontent. Les solutions sont pourtant là, et nous les demandons depuis longtemps. pic.twitter.com/PgovxvMGJY
— Fx Bellamy (@fxbellamy) May 15, 2024
Pour sa part, M. Jeanbrun a estimé que l’attaque dans l’Eure, au niveau d’un péage, d’un fourgon transportant un délinquant qui s’est évadé, est « le symbole d’une République attaquée par des réseaux de mafias ».
« L’Europe doit faire de la guerre aux mafias une priorité »
« L’Europe doit faire de la guerre aux mafias une priorité », a affirmé le maire, qui figure symboliquement en dernière position sur la liste LR aux européennes et dont le domicile avait été vandalisé lors des émeutes de l’été dernier.
Deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres blessés, avec un pronostic vital encore engagé pour l’un d’entre eux, au cours d’une attaque de leur fourgon au péage d’Incarville (Eure) par plusieurs malfaiteurs armés. Un détenu présent dans le fourgon s’est évadé et ses complices ont pris la fuite.
En signe de « soutien » aux fonctionnaires tués, l’ensemble des organisations syndicales de l’administration pénitentiaire ont appelé à une « journée “Prisons mortes” » mercredi, éventuellement reconductible.
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