« Nous vous traquons », a prévenu Gabriel Attal. Près de 48 heures après l’attaque spectaculaire contre un fourgon pénitentiaire, qui a fait deux morts et trois blessés graves parmi les agents, policiers et gendarmes tentaient jeudi de remonter la piste du détenu évadé et de ses complices.
« L’enquête progresse » et mobilise des « moyens massifs », a assuré mercredi après-midi le Premier ministre devant l’Assemblée nationale, répétant une nouvelle fois aux auteurs de ces crimes sanglants : « nous vous retrouverons et nous vous punirons ».
La traque s’organise aussi hors des frontières, avec une « notice rouge » émise par Interpol à la demande des autorités françaises pour localiser le fugitif, Mohamed Amra.
Choqués par le meurtre de deux de leurs collègues, les agents de l’administration pénitentiaire ont de leur côté appelé à poursuivre jeudi le mouvement de blocage des établissements entamé la veille, pour « maintenir la pression » sur le gouvernement.
Mais leurs représentants syndicaux, qui ont été reçus à Paris par le ministre de la Justice, se sont félicités de l’ouverture du dialogue sur certaines de leurs revendications. « Un certain nombre d’engagements vont être pris rapidement » par le ministère, notamment pour améliorer l’armement des agents lors des transferts, et pour limiter ces transferts en développant les auditions judiciaires en visioconférence, a déclaré Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO Justice, à l’issue de la rencontre avec Éric Dupond-Moretti. Mais ils réclament un document écrit avant de cesser leurs actions
Mohamed Amra déjà condamné à 13 reprises
Le détenu en fuite, Mohamed Amra, 30 ans, a été condamné à 13 reprises mais jamais « pour infraction à la législation sur les stupéfiants », a précisé la procureure de Paris, Laure Beccuau.
La dernière condamnation en date remonte au 7 mai, par le tribunal d’Évreux « pour un vol avec effraction » qui lui a valu 18 mois de prison. Il était toutefois en détention provisoire pour d’autres dossiers, dont une mise en examen par la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre le crime organisé) de Marseille dans un dossier d’enlèvement et assassinat en bande organisée.
Parmi les points de discussion entre syndicats pénitentiaires et ministère figure notamment la possibilité pour les agents assurant des transferts d’avoir accès très rapidement aux « fiches des détenus ». Actuellement, « les collègues ne savent pas forcément qui ils transportent », a relevé le secrétaire général de FO Justice.
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