Human Rights Watch (HRW) a réclamé vendredi des sanctions contre les responsables d’attaques chimiques en Syrie, au lendemain d’un rapport de l’ONU concluant à la responsabilité du régime syrien dans l’attaque au gaz sarin sur la localité de Khan Cheikhoun.
L’attaque survenue le 4 avril sur cette ville de la province d’Idleb (nord-ouest) a tué 83 personnes selon l’ONU. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) donne un bilan de 87 morts dont plus de 30 enfants.
Un rapport d’experts de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a jugé le régime Assad responsable de cet assaut, qui avait poussé les Etats-Unis à lancer une attaque sans précédent contre une base aérienne en Syrie.
« Le Conseil de sécurité devrait agir rapidement pour assurer que des comptes soient rendus, en imposant des sanctions contre les individus et entités responsables d’attaques chimiques en Syrie », indique dans un communiqué HRW, ONG internationale basée à New York.
Elle a appelé à « mettre fin à la tromperie et aux théories fausses propagées par le gouvernement syrien ».
« L’usage répété par la Syrie d’armes chimiques pose une sérieuse menace à l’interdiction internationale d’utilisation d’armes chimiques », estime Ole Solvang, directeur adjoint de la division Urgences chez HRW, qui précise que « tous les pays ont un intérêt à envoyer un signal fort montrant que ces atrocités ne seront pas tolérées ».
Les images des habitants agonisants, dont de nombreux enfants, avaient fait le tour du monde et poussé l’administration Trump à lancer une attaque sur la base aérienne d’où, selon les puissances occidentales, était parti l’assaut sur la ville.
Début septembre, la Commission d’enquête de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en Syrie avait déjà estimé que les forces syriennes étaient responsables de cette attaque au gaz sarin.
Le régime syrien a déjà été accusé par des experts de l’ONU d’avoir mené plusieurs attaques à l’arme chimique en Syrie, notamment en répandant du gaz de chlore sur trois localités du nord de la Syrie en 2014 et 2015.
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s’est complexifié au fil des ans avec l’implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.
Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
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