Pour le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui prône depuis son arrivée à Beauvau la « fermeté », la question migratoire est au cœur des préoccupations. Raison pour laquelle selon lui, un référendum serait le moyen pour la France de reprendre le contrôle de ses frontières.
En septembre dernier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait déjà exprimé son souhait de référendum sur la question épineuse de l’immigration en France, tout en regrettant l’impossibilité de le faire pour des raisons constitutionnelles. Invité sur le plateau de l’émission Face à l’info ce mardi 15 avril sur CNews, il a de nouveau remis ce sujet sur la table, abordant plusieurs autres dossiers d’actualité dont la crise diplomatique entre la France et l’Algérie.
« On ne peut plus les accueillir dans de bonnes conditions »
Pour le ministre de l’Intérieur, « les capacités d’accueil de la France sont dépassées ». « On accueille environ un demi-million d’étrangers en situation régulière ou irrégulière par an. On ne peut plus les accueillir dans de bonnes conditions », a-t-il martelé, estimant que lorsque l’immigration n’est pas maîtrisée, elle « n’est pas une chance ». « Je signe et je persiste », a-t-il ajouté, rappelant que ces propos, déjà prononcé par le passé, avaient créé la polémique.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, sur l’immigration : «Les capacités d’accueil de la France sont dépassées», dans #Facealinfo pic.twitter.com/UckqgsaKTA
— CNEWS (@CNEWS) April 15, 2025
Revenant sur l’accord franco-algérien de 68, Bruno Retailleau a précisé que celui-ci « favorise incroyablement l’immigration familiale algérienne par rapport aux autres pays du Maghreb ». Abordant à titre d’exemple la question du régime de santé, il a précisé : « Il faut savoir que le régime de santé d’accès aux soins qu’ont les ressortissants algériens, c’est exactement celui dont bénéficie les ressortissants de l’Union européenne. » Il a indiqué que les diplomates algériens sont également favorisés par rapport à ceux des autres pays du Maghreb. C’est pourquoi selon lui, l’Algérie doit respecter les accords de 94, sinon, « dans cette riposte graduée », les accords de 68 seront remis en cause.
« Donner la parole au peuple français »
Bruno Retailleau a par ailleurs souligné que depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur « les expulsions par arrêté ministériel ont augmenté de 150 % ». « Depuis que j’ai fait la circulaire qui a aboli la circulaire Valls, les régularisations de clandestins ont baissé de 20 % », a-t-il rappelé, reconnaissant qu’il n’est pas possible de « tout faire tout de suite et annuler des décennies de laxisme migratoire en quelques mois ».
« Je pense que si on veut demain reprendre le contrôle de l’immigration, il faudra donner la parole au peuple français par le référendum », a-t-il en fin proposé.
Expulsion de 12 agents algériens : une réponse « appropriée »
Dans la crise diplomatique entre la France et l’Algérie, en réponse à l’expulsion de douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, l’Élysée a décidé de rappeler l’ambassadeur de France à Alger et d’expulser douze agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France.
Pour Bruno Retailleau, cette réponse est « appropriée » car c’est du « un pour un ». « C’est une règle générale le calibrage des ripostes dans les relations internationales », a-t-il expliqué, signifiant que ces douze personnes dépendant de son ministère avaient été déclarées « persona non grata ».
Quant à cette « fermeté » qu’il prône « depuis des mois », Bruno Retailleau considère que notre État « doit être fort » et notre Nation « fière et respectée ». « J’ai toujours pensé qu’avec l’Algérie, nous devions poser un rapport de force car trop souvent, le régime a profité de nos faiblesses ou a fait de la France un bouc émissaire. Il est inacceptable et inadmissible que la France soit un terrain de jeux pour les services algériens », a-t-il encore déclaré. Selon le ministre, l’Algérie est « au pied du mur » et n’a que deux choix, à savoir « celui de l’escalade ou du dialogue ».
Au cours de cet entretien, Bruno Retailleau a de nouveau réclamé la libération de l’écrivain franco-algérien de 75 ans Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre et condamné à cinq ans de prison ferme le 27 mars dernier.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.