Les deux jeunes hommes suisses arrêtés mardi près de Zurich, dans le nord de la Suisse, « connaissent » l’attaquant de Vienne, a indiqué mardi soir le ministère fédéral de la Justice.
« Ils se connaissent et maintenant on mène l’enquête pour savoir comment ils étaient en contact », a précisé à l’AFP Philipp Schwander, porte-parole du ministère
La ministre de la Justice Karin Keller-Sutter a évoqué l’affaire au cours d’une table ronde organisée par le quotidien régional St. Galler Tagblatt.
Selon le quotidien, la ministre a indiqué que « les trois hommes se sont aussi rencontrés physiquement ». Une citation que le porte-parole n’a pas pu confirmer.
Toujours, selon le quotidien, la ministre a aussi déclaré que les deux jeunes gens étaient des « collègues » de l’attaquant de Vienne, mais sans élaborer.
Les deux jeunes gens de 18 et 24 ans « ont été arrêtés par une unité spéciale à Winterthour (non loin de Zurich, ndlr) mardi après-midi en coordination avec les autorités autrichiennes », a indiqué la police cantonale de Zurich dans un communiqué.
Winterthour avait déjà défrayé la chronique de l’islamisme radical. En 2017, l’imam éthiopien de la mosquée An’Nur avait été inculpé pour avoir appelé au meurtre de musulmans non pratiquants.
En plein cœur de Vienne
A l’origine de l’attaque qui s’est déroulée lundi soir en plein cœur de la capitale autrichienne, près d’une importante synagogue et de l’Opéra, un homme de 20 ans en lien avec du groupe jihadiste Etat islamique qui avait tenté de rejoindre la Syrie.
Originaire de Macédoine du Nord, Kujtim Fejzulai, tué lundi soir par la police, avait été condamné en 2019 à de la prison en Autriche mais il a été libéré de manière anticipée.
Attentat de #Vienne: le djihadiste a réussi « à tromper » le programme de déradicalisation, vient de déclarer le ministre autrichien de l’intérieur, Karl Nehammer, lors de sa conférence de presse (il faut peut-être revoir ce programme…?) pic.twitter.com/4CyvRldDNR
— Clément Weill-Raynal (@CWeillRaynal) November 3, 2020
« L’objectif principal est de faire tout la lumière » sur leur éventuelle implication, a indiqué la police cantonale zurichoise, qui travaille en étroite collaboration avec la police fédérale helvétique et la police autrichienne.
Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) a indiqué à l’AFP ne disposer « à l’heure actuelle d’aucun indice concret concernant d’éventuels attentats en Suisse ».
La menace terroriste
Toujours selon la même source, la menace terroriste « reste élevée » en Suisse. Ce niveau avait été déclaré en 2015 après les attentats en France. Contrairement à d’autres pays européens, la Suisse ne dispose pas de système de degré d’alertes.
La Suisse n’a pas connu d’attaques d’extrémistes jihadistes d’envergure, comme cela a pu être le cas chez les voisins français.
Mais le 12 septembre à Morges (ouest), un jeune turco-suisse, connu des services de police et libéré pour des raisons psychiatriques, a poignardé un homme choisi au hasard dans la rue.
Les services de renseignement avaient évoqué un homicide à caractère « terroriste ».
L’enquête en cours
Le parquet fédéral mène l’enquête sur ce meurtre.
La présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, a exprimé mardi sa « solidarité avec l’Autriche et la France ».
« La Suisse condamne fermement le terrorisme et tout acte de violence quel qu’il soit », a-t-elle souligné. « Nos valeurs démocratiques de liberté et de tolérance, fondées sur le droit, doivent s’élever en rempart contre la barbarie ».
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