Dans un discours déterminé « où il n’y a pas de place pour les états d’âme ou les hésitations », le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a détaillé des mesures pour placer la France du côté des « vainqueurs », au prix sans doute de quelques décisions « difficiles » en matières sociale et de finances publiques.
En pleines rumeurs de remaniement, M. Le Maire n’a semblé se projeter dans aucune autre tâche que celle qu’il occupe depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir : « Tout a changé en sept ans sauf mon enthousiasme, mon engagement et ma détermination, je suis ici pour servir les Français, le président de la République et la majorité, c’est ma fierté et mon bonheur », a-t-il d’emblée déclaré. Devant quelque 1300 personnes réunies à Bercy, il a annoncé différentes mesures pour cette année dans différents domaines.
? DIRECT | Discours de @BrunoLeMaire lors de la cérémonie de vœux aux acteurs économiques. https://t.co/hHt7KpJ8ub
— Ministère de l’Économie et des Finances (@Economie_Gouv) January 8, 2024
Une France « puissante » et « attractive »
M. Le Maire a annoncé une loi sur l’attractivité financière de la France pour le printemps, « pour conforter » la place de nation la plus attractive du pays pour les investissements en Europe ». « Nous avons su tirer le plein parti du Brexit et attirer à Paris les plus grands établissements financiers de la planète », a-t-il ainsi déclaré.
Le ministre de l’économie a prévenu par ailleurs de probables temps difficiles pour rétablir des finances publiques françaises mises à mal par les crises. « Je rappelle que nous devons trouver au minimum 12 milliards d’euros d’économies en 2025. Appelons donc un chat un chat : en matière de finances publiques, le plus dur est devant nous », a-t-il lancé. Déjà, le budget 2024 a été placé sous le signe d’économies massives provenant pour l’essentiel de la fin progressive des mesures de soutien exceptionnelles au pouvoir d’achat.
Lutte contre le trafic de drogue
Il a promis aussi une « modification législative » pour geler les avoirs des trafiquants de stupéfiants, « comme pour les terroristes ». Le trafic de drogue « gangrène la société française toute entière, petite commune comme grande ville, ville moyenne comme petit village ». Il a également fait part de sa « détermination totale » à combattre ce trafic.
Emploi des seniors
Sur le plan social, le ministre est revenu sur l’emploi des seniors, qu’il aimerait voir largement développer pour viser le plein emploi, au prix notamment d’un abaissement de la durée de leur indemnisation chômage. Il a invité les chefs d’entreprises à « rompre avec cette pratique d’un autre temps, la mise à la retraite déguisée de vos salariés les plus âgés ».
Pour financer la « réindustrialisation verte », il a annoncé aussi vouloir confier une mission au gouverneur honoraire de la Banque de France, Christian Noyer, pour réfléchir aux moyens de « mobiliser l’épargne privée grâce à une véritable union des marchés de capitaux ». Pour lui, cette union, destinée aussi à financer l’intelligence artificielle, pourra se faire via « un groupe moteur d’États-membres » : « rien ne sert d’essayer de démarrer à 27, nous n’y arriverons pas », a-t-il dit.
Il a aussi défendu vigoureusement une « règle du contenu européen » qui devienne « la norme pour tous les produits industriels européens dans les mois qui viennent », un combat « à mener dans les cadre des élections européennes ».
Il a souligné aussi que « le premier risque » économique dans le monde était « géopolitique », mettant en avant « le retour de la guerre dans le monde et sur le territoire européen ». « Un embrasement du Proche-Orient, une insécurité croissante dans le trafic de la mer Rouge, un incident dans le détroit de Taïwan remettraient en cause la stabilité internationale et affecteraient durablement le commerce mondial », a-t-il alerté.
Il a enfin défini 2024 comme « une année de tous les dangers internationaux mais aussi de toutes les opportunités pour la France », une année « où il n’y a pas de place pour les états d’âme ou les hésitations ». « Il n’y a de place que pour la clarté et la détermination et la force d’âme », a-t-il déclaré solennellement.
M. Le Maire a estimé enfin que « les choix faits depuis 2017 avec le Président de la République ont été les bons », et que « deux crises majeures n’ont pas réussi à les ébranler ». Pour lui, « le moment est venu d’aller au bout des convictions que nous avons portées, de prendre les décisions les plus difficiles en matière de finances publiques, d’industrie, de modèle social pour garantir que la France bascule du bon côté du XXIème siècle, du côté des vainqueurs et des économies puissantes », en un mot « de parachever cette transformation du modèle économique et social français ».
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