La députée LREM Aurore Bergé a été attaquée par le rappeur Médine pour « diffamation publique envers un particulier ». Ce dernier attend d’elle « des excuses publiques ». La députée l’avait qualifié de « rappeur islamiste » à la suite des paroles virulentes de l’une de ses chansons. Elle a déclaré qu’elle ne s’excuserait pas et a reçu de nombreuses menaces depuis.
Parce qu’il avait chanté « crucifions les laïcards », la députée LREM Aurore Bergé avait qualifié Médine de « rappeur islamiste ». Sa chanson, intitulée « Don’t laïk », sortie en 2015 et dans laquelle il prononçait ces paroles de violence, représente pour Aurore Bergé une atteinte à la liberté. « Je considère que c’est un appel au meurtre et je considère que ma liberté d’expression et ma responsabilité, en tant que députée, c’est de dénoncer ces dérives extrêmement graves », a-t-elle déclaré sur CNews, ce jeudi 25 février.
« On a malheureusement des terroristes islamistes qui ont frappé dans notre pays, qui ont tué un certain nombre de Français. Encore une fois, par naïveté, par complaisance, par clientélisme, on a aussi permis que ces théories puissent prospérer », a-t-elle ajouté.
Elle a soulevé qu’on ne devait pas « accepter cet entrisme à l’université ou dans nos grandes écoles », rappelant que le rappeur avait été invité en 2017 par l’École normale supérieure, pour y donner une conférence.
Elle estime que « la justice n’est pas un bâillon », ajoutant : « Et je refuse que ma liberté d’expression soit sapée par ceux qui, eux, ont considéré qu’il fallait appeler au meurtre contre les laïcs dans notre pays. »
De son côté, le rappeur havrais a porté plainte pour les propos tenus par Aurore Berger lors de l’interview donnée à LCI jeudi 18 février. « Elle me colle une idéologie qui n’est, bien sûr, pas la mienne. C’est la fois de trop. J’attends une condamnation et des excuses publiques », a réclamé l’artiste lors d’une interview accordée à Médiapart.
« Aurore Bergé prétend que j’appelle ‘à tuer les laïcards’ dans le morceau ‘Don’t Laïk’. Déjà, elle se trompe de citation. La citation précise est : ‘Crucifions les laïcards comme à Golgotha’ », a rectifié le chanteur. Il a ajouté que cette chanson « dénonce une instrumentalisation de la laïcité au profit d’agendas politiques ».
Mardi soir, Médine a posté sur Twitter une preuve de dépôt de sa plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, du chef de diffamation publique visant Mme Bergé.
Depuis lors, Aurore Bergé a reçu « plusieurs centaines » de messages de menaces ou d’insultes, relate France 3 Normandie. Elle a partagé sur les réseaux sociaux des extraits des plus virulents d’entre eux. Elle a également annoncé qu’elle porterait plainte contre X ce samedi. En outre, elle a souligné via Twitter avoir en parallèle reçu une vague de messages de soutien, dont certains ne provenaient pas de personnes appartenant à son bord politique.
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