De nombreux enseignants, pompiers, officiers de police, ambulanciers, infirmiers, officiers pénitentiaires et vétérans se sont mobilisés contre les décrets sur les vaccins Covid‑19 obligeant une grande part d’entre eux à quitter leurs postes. Leurs fonctions sont cependant indispensables pour la communauté. Aux décrets s’ajoutent, selon un syndicat d’enseignants de l’État du Queensland, un autre problème : l’intimidation dans le milieu du travail de ceux qui ne sont pas vaccinés. C’est un phénomène répandu désormais parmi le personnel scolaire.
Le groupe, représentant environ 7 000 professionnels du service public selon son porte‑parole, s’est rassemblé sur la place King George à Brisbane le 2 février. Organisant une marche vers le Parlement de l’État, les manifestants ont promis de revenir sous deux semaines afin de faire comprendre les enjeux liés aux décrets vaccinaux initiés par le gouvernement du Queensland, non seulement néfastes pour eux‑mêmes mais aussi pour la communauté nécessitant leurs services.
« Nous sommes ici pour servir la communauté. Ce n’est pas comme si nous étions une petite entreprise en passe de perdre ses bénéfices et ses actionnaires. Les rôles que nous assumons servent la communauté. Ce n’est donc pas seulement nous qui sommes touchés, mais aussi la communauté », déclare Helena, du mouvement United Services Front, à Epoch Times.
« Tout l’intérêt du rassemblement de l’United Services Front, c’est de faire passer le message qu’en réalité, en privant les gens de leur emploi, ces décrets retirent avant tout à la communauté des personnes qui lui sont utiles. »
« Qui sera donc là pour servir la communauté lorsque ces personnes ne pourront plus travailler malgré leur bon état de santé, leur volonté, leur disponibilité et leur désir de reprendre un travail qu’elles apprécient ? » demande‑t‑elle.
Portant les couleurs de leurs secteurs d’activité – jaune pour les enseignants, rouge pour les pompiers, bleu pour la police, vert pour les ambulanciers, blanc pour les infirmières, bleu clair pour les services pénitenciers et orange pour le secteur des mines et des ressources – le groupe s’est rassemblé pour faire passer son message au One William Street, le siège du gouvernement local : « Nous sommes probablement beaucoup plus nombreux que ce qu’ils veulent bien admettre. »
Selon Helena, les divers professionnels du secteur des services publics ont formé un front uni dans le but d’éviter d’être catalogués « antivax » de manière péjorative. Le groupe est composé à la fois de personnes qui ne veulent pas des vaccins contre le Covid‑19 et de personnes qui ont été vaccinées mais qui ne soutiennent pas les décrets, précise‑t‑elle.
« En nous unissant en un seul groupe, nous pouvons montrer qui nous sommes, et nous pouvons montrer que nous sommes ici, que nous sommes prêts à travailler et que nous constituons un grand réseau solidaire. »
Un sénateur engagé à refuser les décrets jusqu’à ce que « la liberté soit restaurée »
Malcolm Roberts, sénateur de Queensland One Nation, qui a défilé avec les manifestants le 2 février, affirme que le gouvernement d’État ne peut pas ignorer le nombre important de personnes qui s’opposent aux décrets sur les vaccins.
« Les responsables politiques nous disent que nous devons ‘vivre avec le virus’, mais ils maintiennent des décrets de vaccination qui sèment la discorde. Ces décrets empêchent le personnel des services d’urgence et les enseignants, dont on a désespérément besoin, de travailler en pleine pénurie chronique de main‑d’œuvre », a‑t‑il confié à Epoch Times le 3 février.
« La marche anti‑décrets de mercredi vers le Parlement du Queensland, à laquelle ont participé des pompiers, des enseignants et des membres des services d’urgence, montre que le premier ministre ne peut pas continuer à ignorer l’importante population, vaccinée ou non, qui n’est pas d’accord avec les décrets sur les vaccins. »
S’exprimant lors du rassemblement, M. Roberts a promis, en son nom et en celui de la sénatrice Pauline Hanson, de voter contre chaque projet de loi du gouvernement jusqu’à ce que tous les décrets relatifs au Covid‑19 soient levés.
« Nous continuerons à vous soutenir, Pauline et moi, nous continuerons à vous soutenir. Nous nous opposerons à toute législation gouvernementale au Parlement fédéral jusqu’à ce que la liberté soit restaurée. », a‑t‑il déclaré.
M. Roberts a exhorté la foule à se souvenir de « l’hypocrisie » du gouvernement fédéral et des gouvernements locaux, les contradictions dans les faits, les mensonges et la corruption, au moment d’aller voter.
« Il n’y a pas de pandémie de décès. Il s’agit de coercition et de contrôle, et il s’agit d’argent pour les grandes entreprises. Donc ce que nous devons faire, tout le monde ici, moi y compris, c’est d’être responsables de cela parce que c’est nous qui avons voté pour les libéraux ou les travaillistes depuis toujours », a‑t‑il rappelé.
« Ils nous considèrent comme acquis, et les Parlements de nos jours ne tiennent pas les gouvernements pour responsables. Ils ne servent pas le peuple. Ils travaillent pour les partis et les intermédiaires du pouvoir, ainsi que pour leurs principaux sponsors et donateurs. Alors, aux prochaines élections, fédérales ou d’État, pensez‑y. Mettez les grands partis en dernier, les petits partis en premier. »
Les enseignants malmenés par leurs collègues
La Red Union s’est également jointe à la manifestation. La Red Union était présente au nom des enseignants, des infirmiers, chauffeurs routiers, professionnels de la santé, policiers et travailleurs indépendants ayant perdu leur emploi suite aux décrets de vaccination.
Tracy Tully, secrétaire de la Teachers Professional Association of Queensland (TPAQ), un des huit syndicats ralliés à la Red Union, a déclaré à Epoch Times que les syndicats de la Red Union sont très inquiets de la façon dont le département de l’Éducation du gouvernement d’État gère le processus de vaccination.
« Les enseignants reçoivent chaque jour des mails débilitants, et les preuves affluent à la TPAQ par centaines chaque jour. Les enseignants reçoivent sans cesse des mails les informant qu’ils sont suspendus, réintégrés le lendemain, pour être à nouveau suspendus le jour suivant et ainsi de suite », explique Mme Tully.
Selon Mme Tully, une série de mails et d’appels téléphoniques en continu pendant 10 jours ont laissé le personnel scolaire « totalement accablé, épuisé et confus ».
Des enseignants et directeurs d’école favorables à l’obligation vaccinale, ajoute‑t‑elle, ont intimidé des membres du personnel avant la fin de l’année scolaire 2021.
« Ajoutez à cela l’intimidation dans le milieu du travail à des niveaux accrus, avec des railleries de la part de collègues enseignants et directeurs l’an dernier. Ceux‑ci riaient ouvertement et ridiculisaient leurs pairs concernant la façon dont ils perdraient leur emploi s’ils ne se faisaient pas vacciner. Dans un cas, un directeur est allé jusqu’à ériger un panneau ‘NE PAS ENTRER’ au‑dessus de la porte d’entrée en classe d’un enseignant. »
« Il est impossible de dire quel effet cette action a eu sur les jeunes élèves vulnérables qui se trouvaient dans la salle de classe et à qui l’enseignant donnait des cours. Ce [que nous obtenons] n’est tout simplement pas suffisant ; nous avons régressé [comme] au début des années 1900 avec des comportements alarmants. »
Des pensées suicidaires parmi les enseignants
La Red Union a régulièrement organisé des conférences Zoom afin d’apporter un soutien aux enseignants et au personnel des écoles qui se maintiennent tant bien que mal sur le terrain, suspendus avec salaire dans un premier temps, puis sans salaire ensuite, en raison de l’obligation vaccinale.
« Les employés se sont sentis contraints de se faire vacciner pour conserver leur carrière, et pour certains même leurs mariages se sont désintégrés sous un tel fardeau », déplore Mme Tully.
La secrétaire syndicale s’inquiète du bien‑être des enseignants qui se sont fait vacciner pour sauver leur mariage et leur emploi, ainsi que de l’effet boule de neige que cela pourrait avoir sur les élèves en classe.
« J’apprends chaque jour que le personnel du département de l’Éducation du Queensland ainsi touché est gravement déprimé, et que certains ont exprimé des idées de suicide », s’inquiète‑t‑elle. « Ces enseignants doivent désormais se tenir devant des enfants avec un bien‑être mental et émotionnel diminué. »
Selon une déclaration récente d’un porte‑parole du département de l’Éducation pour Epoch Times, l’administration prend le bien‑être de son personnel très au sérieux et propose des conseils gratuits et confidentiels via un programme de soutien.
« Les étudiants et le personnel scolaire du Queensland ont fait preuve d’une force et d’une résilience incroyables tout au long de cette pandémie, et ils continueront à le faire », a déclaré le porte‑parole.
Déni de l’État sur la pénurie de personnel engendrée par les décrets
Le gouvernement du Queensland a nié une pénurie de personnel résultant des décrets vaccinaux et entrainant un retard de la rentrée scolaire 2022. Mais il était toutefois forcé de faire savoir publiquement qu’il y avait une « forte demande » de personnel scolaire et d’éducation de la petite enfance.
Éludant bien vite cette problématique, les autorités ont pris soin de citer l’augmentation du nombre de cas de Covid‑19, causé par le variant Omicron, pour annoncer que la nouvelle année scolaire serait retardée de deux semaines, jusqu’au 7 février. La rentrée scolaire aura donc lieu une fois passé le pic de la vague, ont‑elles fait savoir.
[La rentrée scolaire en Australie débute fin janvier, ndlr.]
Mais, selon Mme Tully, le département de l’Éducation cherche surtout à recruter désespérément des enseignants à temps. Pour cela, il n’hésite pas à recruter parmi les étudiant ou à l’étranger éventuellement.
« [Le département de l’Éducation] cherche désespérément à constituer une réserve d’enseignants qualifiés et agréés pour remplacer ceux qui sont suspendus en raison des décrets de vaccination, en recrutant dans d’autres États et à l’étranger. »
« Nos membres de la direction nous ont informés qu’ils nomment des enseignants étudiants de première, deuxième et troisième année des universités ‘promus stagiaires’. Ils ne réfléchissent pas à la nécessité d’un encadrement qualifié, ni au temps et au nombre nécessaires pour s’assurer que cette stratégie ne constitue pas un simple pansement sur un problème qui existe depuis des décennies et qui se développe rapidement à un rythme alarmant. »
Un site Web du gouvernement du Queensland semble confirmer le pronostic de Mme Tully, en déclarant : « Il y a une forte demande d’enseignants et d’éducateurs dans un large éventail de spécialisations éducatives, dans nos communautés rurales et éloignées à travers le Queensland. »
« Que vous soyez une personne expérimentée souhaitant un changement de carrière gratifiant ou un jeune sortant de l’école désireux de vivre une aventure dans une région rurale ou éloignée, une série d’avantages intéressants vous sont proposés. Vous pourriez être l’une des personnes dont nos jeunes ont besoin », peut‑on lire sur le site Web.
Enfin, le site Web du gouvernement indique que le secteur de l’éducation de la petite enfance est « en expansion » et que les personnes « désireuses d’obtenir la bonne qualification » pour travailler dans des services « pendant qu’elles étudient » sont « en demande ».
Récemment, un porte‑parole du département de l’Éducation a fait savoir à Epoch Times qu’il y avait un taux élevé de vaccination parmi son personnel scolaire et l’État a suffisamment de main‑d’œuvre de réserve pour assurer la continuité de l’éducation dans les écoles du Queensland.
« Le département est très satisfait du taux élevé de vaccination parmi les personnes impactées par l’évolution sanitaire. Dans tout l’État, environ 98 % des enseignants des écoles publiques ont indiqué être complètement vaccinés. Le département continue à travailler avec le personnel qui s’est maintenu afin que soit confirmé le statut vaccinal de chacun », a informé le porte‑parole.
« À l’échelle de l’État, le département dispose d’environ 5 000 enseignants de secours entièrement vaccinés et prêts à travailler dans les établissements publics si nécessaire. »
Cependant, selon Mme Tully, les directeurs d’école ont informé le syndicat que de nombreux enseignants et aides‑enseignants avec une formation spécialisée ont été suspendus. Le personnel qualifié pour travailler avec des élèves ayant des besoins spéciaux, tels qu’aller aux toilettes, manger ou prendre des médicaments est donc mis à mal.
« En l’absence de ce personnel de soutien spécialisé, ces élèves devront rester à la maison », conclut‑elle.
Le United Services Front prévoit d’organiser un autre rassemblement à Brisbane le 23 février.
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