Bac +4 ou +5, voire +7. Ils ont généralement fait de hautes études et peu importe leur ancienneté, les archéologues de l’Inrap s’estiment largement sous-payés. De plus, ils n’ont parfois que des contrats en CDD. En grève nationale ce mardi 16 mars, ils expriment leur colère.
« La grille de salaires n’a pas été revalorisée depuis la création de l’Inrap en 2001 », s’inquiète Éric Michon, élu CGT à l’Inrap (Institut national de recherche en archéologie préventive), en entrevue au Bien public.
« Même notre employeur, l’Inrap, reconnaît que l’on est les moins bien payés de la fonction publique d’État », explique à France 3 l’archéologue Caroline Dulou, qui occupe le poste de technicienne d’opération, « c’est-à-dire archéologue de terrain sur les chantiers de fouilles ». Basée dans le Finistère, elle détaille : « Je travaille pour l’Inrap depuis 2008 avec un diplôme bac +4. J’ai été en CDD jusqu’en 2016. Maintenant, je suis en CDI et à 40 ans, avec plus de 12 ans d’ancienneté, je ne gagne que 1 500 euros net.
Quant aux jeunes qui débutent dans la profession, ils ont un salaire « inférieur au Smic assorti d’une prime pour ne pas être hors la loi », indique M. Michon.
Les archéologues ont des conditions de travail difficiles, avec des fouilles parfois loin de leur domicile leur demandant de nombreux déplacements. Pendant ces périodes de fouilles, « ceux qui sont sur les chantiers ne sont pas très présents pour leurs proches. Ils font constamment des efforts, dans des conditions météo parfois difficiles. Ils vont laisser de côté leur famille et leur santé », explique Joseph Le Gall, archéologue d’Ille-et-Vilaine qui arrive à avoir un salaire de « 1 800 euros net par mois avec une charge de travail monstrueuse » pour son poste de responsable, alors qu’il a un master 2 et 13 ans d’ancienneté.
Au-delà d’un rattrapage des salaires, les archéologues réclament aussi davantage de CDI. Malgré les départs en retraite programmés – au nombre de 800 d’ici 2032, selon France Bleu – aucune embauche en CDI n’est programmée.
« Depuis plusieurs années, des agents en CDD commencent leur activité professionnelle sans avoir signé de contrat », assure à Ouest-France Pierre Pouénat, du syndicat SGPA CGT. Il note que la tendance à embaucher des CDD avec seulement un engagement oral concernant la durée du contrat s’est aggravée depuis le début de la crise sanitaire. « Les CDD sont devenus les esclaves de l’archéologie contemporaine. »
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