Bas-Rhin : pour économiser l’eau, une mairie reprend une technique ancestrale d’irrigation, les oyas

Par Nathalie Dieul
23 mai 2022 23:41 Mis à jour: 23 mai 2022 23:41

La municipalité de Roeschwoog dans le Bas-Rhin a décidé de tenter une expérience pour arroser un massif de fleurs avec une technique ancestrale qui permet d’économiser jusqu’à 75% d’eau. Si les résultats sont concluants, les oyas de terre cuite pourront être utilisés un peu partout dans la ville dans le futur.

Ces jarres de terre cuite appelés oyas sont en fait une technique ancestrale vieille de plusieurs millénaires, utilisée sur plusieurs continents. Il suffit de les enterrer dans le sol à proximité des plantations à irriguer, de les remplir d’eau et les plantes viennent elles-mêmes chercher l’eau dont elles ont besoin à travers leurs racines, par capillarité.

« L’eau reste dans l’oya, même si la terre est très sèche », explique à la RTBF Laurence de Vestel, qui utilise des oyas dans son potager luxuriant à Uccle en Belgique. « C’est vraiment la plante qui par son système racinaire va aller chercher l’eau. Donc c’est ça qui est absolument génial avec l’oya, c’est que l’eau qui est dépensée n’a servi qu’à nourrir la plante ».

L’utilisation des oyas a plusieurs avantages indéniables, en particulier les économies en eau qu’elles permettent. En effet, il y a beaucoup moins d’évaporation et les propriétés perméables de la terre cuite permettent une irrigation douce et constante des racines des plantes.

Les racines des plantes viennent se servir elles-mêmes selon leurs besoins en eau. (Crédit : Pauline Samain)

À Roeschwoog, commune de 2 300 habitants du Bas-Rhin, les élus ont compris que les oyas avaient un potentiel bien intéressant pour cette petite ville qui essaie de réduire sa consommation en eau pour les plantations de la ville, rapporte France 3. Ils ont décidé de commencer par une expérimentation avec onze oyas pour irriguer une bande fleurie de 12 mètres de long.

Moins de temps passé à arroser

Si cet essai a bien les résultats escomptés, la municipalité continuera à s’équiper pour installer des oyas dans tous ses espaces fleuris, ce qui permettra, en plus des économies d’eau non négligeables, d’économiser le temps passé par un employé à arroser.

« Actuellement, pour l’ensemble des massifs fleuris de la commune, l’arrosage monopolise une personne trois demi-journées par semaine », remarque Roger Boehm, l’adjoint au maire de Roeschwoog.

La terre en surface demeurant relativement sèche, il y a nettement moins de mauvaises herbes qui poussent, selon PositivR, ce qui permet de penser là aussi qu’il y aura des économies par rapport au désherbage, que ce soit en temps ou en produits chimiques.

Autre point positif : les jarres de 6.5 litres et leurs couvercles ont été achetés à un artisan local, un potier de Soufflenheim.

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