La mère de Bastien, 3 ans, tué dans un lave-linge en 2011, a été condamnée vendredi en appel à 15 ans de prison pour « complicité de meurtre » par la cour d’assises de Paris. Cette peine, plus lourde qu’en première instance où elle avait été condamnée à 12 ans de prison, est assortie d’une interdiction d’exercer une activité qui la placerait en contact avec des mineurs.
Le 25 novembre 2011, Bastien avait été retrouvé mort dans l’appartement familial de Germigny-l’Évêque (Seine-et-Marne). Pour s’être mal comporté à l’école, le garçonnet avait été, en guise de punition, enfermé par son père dans le lave-linge qui avait ensuite été allumé.
Il y était resté entre 30 et 60 minutes et avait trouvé la mort alors que son père était sur son ordinateur et que sa mère, Charlène Cotte, faisait un puzzle avec Maud, leur fille aînée alors âgée de 5 ans.
Après délibérations, le jury a décidé que Charlène Cotte, jugée depuis lundi à Paris, s’était livrée à un « détournement conscient » de l’attention de la sœur de Bastien « pendant la phase cruciale du crime », l’empêchant de réagir.
En 2015, elle avait été condamnée à 12 ans de réclusion criminelle pour « complicité de meurtre aggravé » et « violences ». Le père, Christophe Champenois, avait écopé de 30 ans de prison pour « meurtre aggravé ». Elle seule était rejugée à Paris après avoir fait appel.
« Nous sommes satisfaits de cette condamnation », a indiqué à l’AFP Caroline Rémond, avocate représentant l’Enfant Bleu, association de défense des droits de l’enfant qui s’était constituée partie civile. « Cette vérité judiciaire, la Cour la devait à Maud et à Bastien, pour perpétuer sa mémoire », a-t-elle précisé.
Gérard Zbili, avocat de la défense, a de son côté semblé exclure un pourvoi en cassation, assurant que sa cliente n’avait « pas la force pour un autre procès ».
« Je n’ai pas tué Bastien, je n’ai pas aidé à tuer Bastien », avait déclaré à la barre l’accusée de 32 ans en sanglotant avant que la Cour ne se retire pour délibérer. « Ça fait sept ans que je fais des cauchemars tous les jours ».
Dans son réquisitoire, l’avocate générale Sylvie Kachaner avait souhaité « rapprocher davantage » la peine de la mère de celle de Christophe Champenois et avait requis une peine de prison de 20 ans.
La représentante du parquet avait estimé que la mère de Bastien, qui savait son fils dans le lave-linge mais ne l’a pas secouru, était « bien complice » du père puisqu’elle a détourné l’attention de la sœur de Bastien alors que celui-ci se trouvait dans la machine.
« Il n’y a pas eu d’opposition au placement de Bastien dans la machine à laver », avait déclaré la magistrate, contredisant la thèse de la défense selon laquelle l’accusée avait tenté de s’opposer physiquement à son concubin.
Charlène Cotte ne voulait « pas le moins du monde » la mort de son fils, avait ainsi plaidé son avocat, rappelant que l’accusée avait été « habituée à ne plus pouvoir réagir » face à M. Champenois, décrit comme un « père ultra-violent », « fou dangereux ».
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