La rentrée législative se prépare à coups de petites annonces dans les grands médias : « Ça va être dur » ; « Nous ferons tout pour qu’il n’y ait pas de coupures » ; « Nous reconstituons les stocks de gaz ». Il s’agit à chaque fois de montrer un gouvernement actif et planificateur, capable de protéger les Français des conséquences de la guerre en Ukraine et du réchauffement climatique. Car, voyez‑vous, nous sommes en état d’urgence. Les voitures des ministres peuvent rester moteur et climatisation allumés pendant un conseil des ministres, les déplacements régionaux en avion privé continuer, les lumières commerciales continuent de briller partout et à tout moment… mais le littoral français devra lui s’adapter à « l’urgence » et devenir une inhumaine forêt de pylônes.
Les ressorts de la communication politique, les principes de l’action publique sont ici malheureusement comparables à ceux déjà déployés pour le Covid : on commence par expliquer – avec raison – que le monde fait face à une crise sans précédent. Puis, des comités d’experts sont créés, les porte‑parole gouvernementaux, l’air grave, apparaissent sur les perrons et expliquent qu’il va falloir prendre des mesures d’exception pour protéger les Français, mais qu’heureusement le gouvernement a tout anticipé et tout prévu depuis longtemps.
Dans le cas du Covid, les premières mesures ont été l’emprisonnement des personnes âgées – qui risquaient de mourir du virus, et sont finalement mortes de tristesse et de solitude ; le contrôle généralisé de la population à coups de codes‑barres ; le vaccin, imposé à ceux pour qui il était important de l’avoir – les personnes âgées et à risque, comme à celles pour qui il était important de l’éviter – les plus jeunes. Un vaccin qui n’a empêché ni les infections, ni les contaminations, mais qui a fait le grand bonheur (financier) des entreprises pharmaceutiques et des conseillers de McKinsey ; le clivage de la population entre les « bons » citoyens acceptant tout sans discuter et les « mauvais », tous obscurantistes et égoïstes puisque non convaincus par la gymnastique communicationnelle de l’exécutif ; un endettement majeur de l’État, qui met plus encore la France sous tutelle de ses créanciers. Et après tout cela, d’après les statistiques officielles américaines, plus de décès dans la population à cause de l’isolement social et de la perte d’activité que du fait des infections Covid. En 2021, malgré la vaccination systématique, le taux de la mortalité de la population a significativement augmenté.
Avec la question de l’énergie, c’est une autre crise, mais la même recette : avec le sourcil froncé des jours sombres, on annonce qu’une crise énergétique mondiale va frapper, que l’on pourrait ne pas passer l’hiver normalement. Ceci pourrait justifier, d’après un conseiller de Mme Borne cité par Le Parisien, des mesures exceptionnelles « comme pour le Covid ». Les premières viennent d’être annoncées dans Le Figaro et Les Échos, articles que relaie Agnès Pannier‑Runacher, ministre de la Transition Énergétique, en indiquant : « Après les mesures d’urgence prises en juillet, nous lançons avec Élisabeth Borne des consultations pour élaborer le projet de loi qui accélérera le déploiement des énergies renouvelables et permettra de rattraper notre retard par rapport à nos voisins européens. »
Accélérer la transition écologique, la consommation responsable, sortir des énergies fossiles et des productions polluantes, améliorer l’isolation des logements, si on se limite au titre des annonces, cela semble très bien. Mais il ne s’agit, en réalité pas tout à fait de cela : le projet de loi que mentionne Agnès Pannier‑Runacher, « étant donné l’urgence de la situation », prévoit « des mesures systémiques temporaires visant à rattraper, au plus vite, notre retard sur nos partenaires européens ».
Comment ? Les exigences environnementales imposées jusqu’alors aux projets solaires et éoliens seront allégées, grâce à un article permettant de déroger à la protection d’espèces protégées et de « réduire le nombre de contentieux, qui sont sources de retards et difficultés pour les projets ». Dit plus simplement, il n’y aura plus de possibilité de recours pour défendre une zone naturelle, un environnement, un paysage. Les bétonneuses passeront et installeront comme elles l’entendent des éoliennes là où elles le voudront. Voilà « l’état d’urgence ».
Comme pour la vaccination Covid, le pire peut être acceptable si cela sauve réellement des vies, et dans le cas présent celle des générations futures. Des paysages détruits sont‑ils le prix à payer pour résoudre le problème de l’énergie ? L’expert Jean‑Marc Jancovici en doute : « En France, un plan massif d’éolien raccordé au réseau signifiera, dans les faits, une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Les chiffres montrent que les pays qui ont investi massivement dans l’éolien, comme le Danemark, n’ont pas beaucoup changé la structure de leur approvisionnement énergétique, ni leurs émissions de gaz à effet de serre. » Et il enfonce le clou, chiffres à l’appui : « Faut‑il passer des années à se focaliser sur 1%, quand, dans le même temps, un programme un peu sérieux d’économies d’énergie – comme par exemple l’isolation des logements existants, qui ne demanderait pas plus d’argent public – pourrait facilement faire baisser la consommation d’énergie de 10%, c’est‑à‑dire 10 fois plus ? »
Le gouvernement se prépare à justifier par l’urgence climatique une « loi martiale », en prenant comme référence les meilleurs élèves européens de l’énergie renouvelable, à savoir au Nord la Suède, au Sud l’Espagne… mais en oubliant de dire que la part des énergies renouvelables en Suède est essentiellement due à l’extraordinaire potentiel hydroélectrique des rivières du pays ; et que dans le cas de l’Espagne, c’est le fort potentiel venteux et solaire de l’Aragon, région très peu peuplée, qui a permis les installations massives d’éoliennes et de panneaux solaires à la fin des années 2000. Reproduire aveuglément la recette spécifique à l’environnement naturel d’autres pays plutôt que de se focaliser sur le potentiel de la France ne peut pas être qualifié autrement que comme une absurdité. Les géants industriels des éoliennes, comme pour le solaire, étant chinois, c’est de plus un nouveau gigantesque cadeau offert au régime communiste chinois qui recevra en direct l’argent des impôts des Français… pour défigurer leur pays.
Comme pour sa gestion du Covid, le gouvernement est donc une nouvelle fois en passe de briser le pacte national avec des mesures désespérées dont il y a fort à prévoir qu’elles feront, encore une fois, plus de mal que de bien.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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