Emmanuel Macron avait annoncé le 8 décembre la tenue à partir de janvier d’un « Beauvau de la sécurité » afin d’« améliorer les conditions d’exercice » des forces de l’ordre et « consolider » leurs liens avec les Français.
Le syndicat Alliance, majoritaire chez les gardiens de la paix, et l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), majoritaire chez les CRS, ont fait savoir ce mardi qu’ils ne participeraient pas au « Beauvau de la sécurité », concertation sur la police annoncée par Emmanuel Macron pour janvier prochain.
Dans un courrier au chef de l’État, daté de lundi, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance écrit qu’un « énième séminaire sans mesure concrète au préalable serait jugé indécent », en listant une série de demandes. Posant ses conditions, le syndicat Alliance réclame notamment, en préalable, une « peine minimale incompressible pour les agresseurs de policiers », le « floutage » des policiers filmés et des « mesures sociales » dont la gratuité des transports.
?? Beauvau de la sécurité : Alliance, un des principaux syndicats de policiers, refuse d’y participer https://t.co/foMV9bvd7t
— Revue de presse Police & Réalités (@PoliceRealites) December 15, 2020
Dans un communiqué, l’Unsa met également des conditions à sa participation au « Beauvau de la sécurité ». « L’Unsa Police attend des réponses tangibles sur des sujets déjà abordés », explique le syndicat, en rappelant les engagements pris par Emmanuel Macron lors de sa rencontre le 15 octobre avec les représentants syndicaux des policiers.
Un « Beauvau de la sécurité » en janvier
En pleine polémique sur les « violences policières », Emmanuel Macron avait annoncé le 8 décembre la tenue à partir de janvier d’un « Beauvau de la sécurité » afin d’« améliorer les conditions d’exercice » des forces de l’ordre et « consolider » leurs liens avec les Français.
Cette annonce visait notamment à désarmorcer la grogne des policiers, furieux que le chef de l’État leur ait reproché le 4 décembre, dans une interview au média en ligne Brut, des contrôles au faciès et des violences de la part de certains. Le président avait aussi annoncé la mise en place en janvier d’une plateforme de signalement des discriminations.
« Vos propos sur les policiers sous-entendant que nos collègues seraient racistes ou violents, ont suscité un vif émoi, une colère jamais atteinte », souligne d’ailleurs Alliance dans son courrier. « Nous vous informons donc, qu’à l’heure où je vous écris, nous ne participerons pas au ‘Beauvau de la Sécurité’ car les conditions pour y travailler sereinement ne sont pas réunies », ajoute le secrétaire général d’Alliance.
Depuis l’interview à Brut de M. Macron, des rassemblements de policiers ont eu lieu dans plusieurs villes de France. Lundi soir, une centaine de policiers se sont rassemblés devant l’Arc de Triomphe à Paris. Plus tôt lundi matin, 130 policiers grenoblois avaient déposé en préfecture des demandes de rupture conventionnelle pour protester contre le « lâchage » présidentiel de la police.
Les syndicats de police doivent être reçus vendredi, à tour de rôle, par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
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