Une nouvelle marche d’opposition est prévue dimanche dans le centre de la capitale bélarusse sous haute surveillance policière, au lendemain de l’arrestation brutale de centaines de manifestantes.
Depuis la réélection contestée d’Alexandre Loukachenko, le 9 août, des manifestations d’une ampleur historique se tiennent chaque dimanche pour exiger le départ du chef d’Etat, au pouvoir depuis 26 ans.
La manifestation de dimanche doit commencer à 14H00 (11H00 GMT) à Minsk, mais des appels à protester dans d’autres villes du pays ont également été diffusés sur les réseaux sociaux.
Des images de convois militaires circulant
Dimanche matin, des médias d’opposition ont publié des images de convois militaires circulant dans le centre de la capitale.
La veille, la police y a dispersé brutalement une manifestation de femmes: selon la porte-parole du ministère de l’Intérieur, Olga Tchemodanova, 415 personnes ont été arrêtées à Minsk, et 15 dans d’autres villes, pour participation à des « manifestations non autorisées ».
Au total, 385 d’entre elles ont déjà été libérées, selon cette source, qui a menacé de poursuites pénales les participants d’autres rassemblements de ce type.
Il conseillait la vodka à ses citoyens comme remède au coronavirus
➡ Pourquoi dit-on qu’Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie, est « le dernier dictateur d’Europe » ? pic.twitter.com/IuDWms6R4D
— BFMTV (@BFMTV) September 15, 2020
Des officiers de police portant des manifestantes sans ménagement
Des images ont montré des officiers de police portant sans ménagement certains manifestantes jusqu’à des fourgons pénitentiaires.
Le nombre d’arrestations samedi ayant été bien supérieur que lors d’une manifestation semblable la semaine précédente, le Conseil de coordination de l’opposition a mis en garde contre « une nouvelle phase dans une escalade des violences contre des manifestants pacifiques ».
La militante Nina Baguinskaïa, 73 ans, devenue une figure du mouvement contre le président Loukachenko, a notamment été interpellée, avant d’être rapidement relâchée.
Nina Baguinskaïa, l’infatigable militante anti-Loukachenko âgée de 73 ans, a été arrêtée lors de la manifestation, avant d’être relâchée d’un poste de police #AFP pic.twitter.com/p9ljNT0lst
— Agence France-Presse (@afpfr) September 19, 2020
Face à la répression policière, une chaîne Telegram d’opposition très suivie, Nexta, a publié une liste de plus de 1.000 personnes présentées comme des fonctionnaires de police bélarusses.
Faire tomber l’anonymat de ceux qui obéissent à des ordres criminels
Lors des actions de protestation, des manifestations tentent régulièrement d’enlever les masques ou cagoules de policiers ne portant pas d’insignes, ou de badges avec leur identité.
Réfugiée en Lituanie, la leader de l’opposition Svetlana Tikhanovskaïa, qui revendique sa victoire lors de l’élection du 9 août, a affirmé samedi que les « Bélarusses étaient prêts à faire tomber l’anonymat de ceux qui obéissent à des ordres criminels ».
« Vous devez regarder dans les yeux votre peuple, celui que vous devez défendre », a-t-elle affirmé en s’adressant aux forces de l’ordre, citée sur la chaîne Telegram de son service de presse.
Alexandre Loukachenko a demandé l’aide de Vladimir Poutine
Le président Alexandre Loukachenko refuse catégoriquement de s’incliner et a demandé l’aide de son homologue russe Vladimir Poutine, qui a promis un soutien sécuritaire à Minsk si nécessaire et promis au Bélarus un prêt de 1,5 milliard de dollars.
Svetlana Tikhanovskaïa doit rencontrer lundi les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne à Bruxelles. Des sanctions européennes sont prévues contre des personnalités bélarusses jugées responsables de fraudes électorales et de la répression policière contre les manifestants.
L’opposante bélarusse Maria Kolesnikova, figure de la contestation qui vise depuis un mois le président Alexandre Loukachenko, a été arrêtée hier dans des circonstances troubles à la frontière ukrainienne, une nouvelle étape de la répression visant l’opposition #AFP pic.twitter.com/rGQEaCCwgS
— Agence France-Presse (@afpfr) September 8, 2020
Le régime bélarusse a emprisonné de nombreux cadres du Conseil de coordination de l’opposition crée par Mme Tikhanovskaïa. D’autres ont dû fuir le pays.
L’une de ses alliées de premier plan, Maria Kolesnikova, a pour sa part refusé d’être conduite hors du pays. Elle est désormais emprisonnée et accusée d’avoir porté atteinte à la sécurité nationale.
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