Belgique: décès d’un bébé de six mois à Charleroi, oublié dans la voiture familiale

Ce mercredi 7 juin, une mère de famille a découvert son bébé de six mois sans vie, dans sa voiture. Elle avait oublié de le déposer à la crèche avant de prendre son service, à l’hôpital Saint-Joseph de Gilly, à Charleroi (Belgique). 

En se rendant au travail ce mercredi 7 juin, cette mère de famille ne s’est pas rendu compte qu’elle n’avait pas déposé son bébé de 6 mois à la crèche. C’est le père de la fillette qui, en voulant la récupérer en fin de journée, s’est rendu compte de son absence. La petite était restée toute la journée dans la voiture familiale qui se trouvait garée sur le parking du Grand Hôpital de Charleroi Saint-Joseph.

Le bébé est mort d’hyperthermie

C’est un drame sans nom, et malheureusement pas un cas isolé, dont la mère de famille aura du mal à se remettre. Comme le rapporte L’Avenir, Vincent Fiasse, le procureur du roi de Charleroi, a expliqué ce jeudi matin lors d’une conférence de presse organisée qu’en voulant récupérer sa fille à la crèche, le père de famille s’est inquiété lorsqu’on lui a appris que personne ne l’y avait déposée. Il a alors aussitôt appelé sa compagne.

Au bout du fil, « il y a eu un blanc lors de leur discussion », a mentionné le procureur du roi de Charleroi, ajoutant que la jeune femme « a alors couru sur le parking pour aller voir à son véhicule et a découvert son enfant sans vie ». Le bébé était mort d’hyperthermie en raison d’un « trop gros coup de chaleur », précise le parquet. Les secours n’ont rien pu faire.

« Il n’y aura pas d’autopsie »

« Il n’y aura pas d’autopsie puisque l’origine du décès de l’enfant est très claire et a été constatée par le médecin légiste descendu sur place », a encore stipulé Vincent Fiasse. Il a souligné qu’il s’agissait là « d’un terrible drame de la fatalité » et que la mère ne sera pas inculpée pour le moment, l’enfant ne présentant pas de traces de violence et « était manifestement bien soigné ». Toutefois, « il y aura bien une enquête pour faire la lumière sur les faits », ont relayé nos confrères de RTL.

Au sein de l’hôpital Saint-Joseph, « l’atmosphère est très lourde ». « Il est difficile, voire impossible de ne pas penser à ce qu’il s’est passé », a expliqué le journaliste de RTL, présent sur place. « Le personnel de l’hôpital est effondré, la direction ne fait pas de commentaire et évoque juste une véritable catastrophe’ », a-t-il poursuivi.

Cet « oubli » serait lié au « stress » et à la « pression temporelle »

Bien que rare, ce type de drame porte le nom de « syndrome du bébé oublié ». Pour Bruno Humbeeck, professeur de psychopédagogie à l’UMons, « ce genre de drame est possible parce que nous avons un cerveau qui crée des automatismes cérébraux qui se déclenchent essentiellement dans des situations routinières », rapporte L’Avenir.

Par conséquent, lorsqu’on « répète tout le temps la même chose », on « laisse faire des automatismes cérébraux sans réfléchir de manière consciente », et on peut ainsi oublier « l’essentiel ». Pour que cet « oubli » se produise, « il faut que deux composantes se manifestent : le stress et la pression temporelle. C’est-à-dire une situation où l’on ne réfléchit plus à ce qu’on fait, où tout se réalise automatiquement sans y réfléchir de manière tout à fait consciente », a-t-il détaillé.

« Si vous n’avez pas de stress, de pression, les automatismes cérébraux ne vont pas s’activer. […] Il est donc essentiel de diminuer la charge mentale, d’éviter le stress et d’utiliser de la pleine conscience. C’est-à-dire d’être pleinement conscient de ce qu’on fait », a-t-il conseillé. « Ce qui arrive à cette maman qui a perdu un enfant est épouvantable. Car le deuil sera impossible : elle aura un sentiment de responsabilité toute sa vie alors qu’on n’est ni dans de la négligence, ni dans de la maltraitance. Et ce n’est pas intentionnel », a conclu le professeur de psychopédagogie.