Les deux figures politiques belges chargées de dégager des pistes pour former un gouvernement ont passé le relais lundi aux deux plus grands partis, le PS et la N-VA, alors que la Belgique n’a plus d’exécutif de plein exercice depuis décembre dernier.
Le PS (gauche) et la N-VA (nationalistes flamands, droite) sont les premières forces politiques, respectivement chez les francophones et les néerlandophones de Belgique.
Les deux partis, qui n’ont jamais gouverné ensemble au niveau fédéral, sont considérés comme les « frères ennemis » de la politique belge.
Désignés par le roi Philippe après les élections du 26 mai pour cet exercice de diplomatie, les deux responsables belges, Didier Reynders et Johan Vande Lanotte, ont remis lundi à ce dernier « le rapport final » de leur mission, selon un communiqué du Palais royal.
Lors d’une conférence de presse, les deux personnalités ont expliqué avoir dressé une liste de thématiques prioritaires (climat, budget, migration, etc.) permettant à leurs yeux « une convergence » politique.
Ils ont ensuite appelé le Parti socialiste francophone (PS) et l’Alliance néoflamande (N-VA) à « prendre leurs responsabilités », à savoir aplanir leurs fortes divergences pour discuter ensemble d’une future coalition, vraisemblablement avec les libéraux.
Les deux forces se sont fortement opposées depuis 2014, quand la N-VA est arrivée au pouvoir, devenant le pilier de la coalition de centre-droit dirigée par le libéral francophone Charles Michel.
Les nationalistes flamands avaient claqué la porte en décembre 2018 pour marquer leur opposition à l’adhésion de la Belgique au pacte de l’ONU sur les migrations. La coalition au pouvoir est depuis lors privée de majorité au Parlement, et les ministres à l’échelon fédéral ne gèrent que les affaires courantes.
« Il appartient maintenant aux deux grandes formations (…) de se jeter à l’eau, avec ou sans crocodile, on verra », a ironisé lundi Didier Reynders en référence à l’hostilité entre PS et N-VA.
Le roi Philippe devrait charger dès mardi deux personnalités représentant chacun de ces partis de piloter les négociations.
Avec un record de 541 jours sans gouvernement en exercice en 2010-2011, la Belgique a la réputation d’être un pays ingouvernable. Il s’est écoulé plus de 130 jours depuis les élections législatives du 26 mai mais celles-ci ont accentué le morcellement du paysage politique, laissant augurer dès le départ de négociations très compliquées.
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