En Belgique, un homme âgé de 37 ans a été incarcéré après avoir avoué le meurtre d’une de ses anciennes institutrices dont il n’aurait jamais digéré depuis trente ans une remarque ou une attitude à son égard.
Seize mois après les faits, qui ont conduit à des centaines de prélèvements ADN pour les comparer à une trace de sang laissée sur place par le meurtrier, Gunter Uwents a fini par se livrer à un ami qui a prévenu la police.
Le suspect savait qu’en tant qu’ancien élève de Maria Verlinden, alias « Mieke », retrouvée sans vie dans une mare de sang le 10 novembre 2020 chez elle à Herentals (nord), il allait lui aussi devoir livrer son ADN, ce qui devait inévitablement le confondre.
Après son arrestation, dimanche dernier, cet Anversois a donné à la police « des explications détaillées » sur son geste, qui a été « d’une grande violence », selon le parquet d’Anvers. Les médias ont évoqué 101 coups de couteau portés à la victime.
Il a « très mal vécu » son année de primaire
Mardi 15 mars, Gunter Uwents a été présenté à un juge d’instruction de Turnhout qui l’a inculpé pour « meurtre » et l’a placé en détention provisoire. Un test ADN avait entretemps confirmé sa présence sur les lieux du crime. Selon une source judiciaire , ses explications sont des aveux.
Le suspect, décrit dans la presse comme un homme pétri de valeurs chrétiennes, engagé dans l’aide aux SDF (sans domicile fixe, ndrl) à Anvers, a raconté avoir très mal vécu sa deuxième année de primaire (l’équivalent du niveau CE1) en 1991-92 en raison du comportement de l’institutrice.
Selon ses premières explications, celle-ci aurait tenu à son égard des propos jugés humiliants. « On verra si l’enquête corrobore ce qu’il affirme », a déclaré la source judiciaire.
Le meurtre de Mme Verlinden âgée de 59 ans, alias juf Mieke (juf est le mot employé pour maîtresse d’école en Belgique néerlandophone) a entraîné une forte mobilisation de la police judiciaire fédérale d’Anvers.
Le mobile crapuleux avait rapidement été écarté car un portefeuille contenant de l’argent avait été retrouvé intact après le meurtre sur la table de la salle à manger de la victime.
Au cours de la première année de l’enquête, ciblant d’abord des profils connus de la justice, les analyses de 435 prélèvements d’ADN n’avaient rien donné. Au point que les policiers avaient ouvert fin octobre 2021 une ligne téléphonique spéciale pour recueillir le moindre indice auprès de la population. Le mari de la victime avait aussi lancé un appel aux témoignages, via les médias flamands.
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