Le président américain Joe Biden a condamné « l’intensification de la répression » menée par Pékin à Hong Kong après la fermeture forcée d’Apple Daily, un journal pro-démocratie de premier plan.
« C’est un jour funèbre pour la liberté des médias à Hong Kong et dans le monde entier », a-t-il déclaré dans un communiqué le 24 juin, quelques heures après la fermeture officielle du quotidien.
Après avoir subi une importante descente de police une semaine auparavant et avoir vu ses fonds gelés par le gouvernement de Hong Kong, le journal – un des rares médias d’opposition indépendants de la ville – a publié sa dernière édition le 24 juin, distribuant 1 million d’exemplaires.
Le site internet du journal, ses comptes sur les médias sociaux et son application mobile ne sont plus accessibles. L’Apple Daily déclare avoir tout clôturé à la suite d’une réduction des effectifs, mais aussi pour des raisons de sécurité.
Le président Biden a encensé l’Apple Daily, le qualifiant de « bastion indispensable du journalisme indépendant à Hong Kong », ajoutant que les habitants « de Hong Kong ont droit à la liberté de la presse ».
« Pékin doit cesser de cibler la presse indépendante », a-t-il ajouté, exigeant également la libération des journalistes arrêtés, « l’acte journalistique n’est pas un crime ».
À la suite de la descente, cinq rédacteurs de l’Apple Daily et des responsables de sa société mère, Next Digital Ltd., ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés de collusion avec des forces étrangères. Ceci constitue une violation de la loi sur la sécurité nationale et est passible d’une peine de prison à vie. Le tribunal a refusé la libération sous caution de deux des responsables. Le 23 juin, la police a arrêté un sixième employé – le chroniqueur en chef Yeung Ching-kee – encore une fois en vertu de la loi sur la sécurité nationale.
« Avec des arrestations, des menaces et l’adoption forcée d’une loi sur la sécurité nationale qui pénalise la liberté d’expression, Pékin s’obstine à déployer son pouvoir pour supprimer les médias indépendants et faire taire les opinions dissidentes », a déclaré Joe Biden.
Il a garanti que les États Unis « ne faibliront pas dans leur soutien aux habitants de Hong Kong et à tous ceux qui défendent les libertés fondamentales que tout le monde mérite ».
Plusieurs pays, dont le Japon, le Royaume-Uni, l’Union européenne, le Canada et Taïwan, ont condamné la fermeture de l’Apple Daily, qu’ils ont qualifiée de coup dur pour la liberté de la presse à Hong Kong. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a réagi en contestant ces critiques, qui selon lui ne servent qu’à « pointer [la Chine] du doigt ».
Le fondateur d’Apple Daily, Jimmy Lai, un opposant tenace de Pékin, est en prison depuis décembre, accusé d’avoir participé à des rassemblements non autorisés lors des manifestations pro démocratie de Hong Kong en 2019 et d’avoir prétendument mis en danger la sécurité nationale.
Le 24 juin, Michelle Bachelet, la responsable des droits de l’homme de l’ONU, a critiqué la détention de Jimmy Lai, affirmant qu’il faisait partie de ces personnes « confrontées à des conséquences négatives parce qu’elles exercent leurs droits humains fondamentaux ».
Dans une déclaration commune avec sept autres associations de journalistes et syndicats de la presse, la Hong Kong Journalists Association a exprimé « sa colère et sa douleur pour la perte de ce groupe de presse multimédia très apprécié qui poursuivait et défendait le journalisme depuis longtemps ».
« Nous ne pouvons pas descendre dans la rue pour exprimer notre mécontentement, car nous sommes enchaînés par l’interdiction de nous rassembler en groupe, mais cela ne suffira pas à nous faire taire », ont déclaré les associations.
« Pour manifester leur unité », ont-elles ajouté, leurs membres s’habilleront en noir « en signe de protestation contre le coup porté par le gouvernement contre la liberté de la presse ».
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