Les registres de vol du Lolita Express, avion personnel d’Epstein connu pour avoir été utilisé pour faire transiter des mineures faisant l’objet de trafic sexuel, réserve décidément des surprises sur le nom de ses passagers – même si ces derniers nient avoir mis pied à bord.
Jeffrey Epstein, retrouvé pendu dans sa cellule de 10 août, entretenait un abondant réseau de relations comprenant grandes fortunes et hommes d’État, dont certains ont voyagé à bord de son avion privé.
Bill Gates, fondateur et PDG de Microsoft, était lui aussi sur les registres du Lolita Express. Celui dont la fortune avoisinerait les 103 milliards de dollars nie cependant avoir été en relation avec lui, malgré plusieurs témoignages pouvant laisser croire le contraire.
Plusieurs journaux, dont le Daily Mail, ont rapporté la photographie du registre d’un vol du Lolita Express, partant du New Jersey et ayant pour destination l’aéroport de Teterboro à Palm Beach, en Floride, le 1er mars 2013.
Spokeswoman for @BillGates denies any personal or biz relationship with Jeffrey Epstein despite Gates being on flight logs for Epstein’s jet in 2013; Spokeswoman will not comment on flight logs more now @FoxBusiness
— Charles Gasparino (@CGasparino) August 20, 2019
Une porte-parole de Bill Gates a affirmé à Charles Gasparino de Fox Business que celui-ci n’entretenait pas de relation personnelle ou d’affaires avec Epstein. Cependant, la porte-parole nie un vol prévu conjointement.
Contactée par Epoch Times, elle n’a pas voulu commenter la présence des deux noms sur les registres de vol. Il convient de préciser que ce voyage a eu lieu quatre ans après qu’Epstein a été déclaré coupable d’avoir agressé sexuellement plus d’une centaine de mineures.
En dehors de ce vol, Bill Gates et Epstein se sont trouvés ensemble à différentes occasions. Ils ont tous deux assisté au dîner Edge Dinner, un événement annuel où les milliardaires se réunissent et discutent des dernières innovations et expériences en mathématiques, en sciences et en technologie.
Jeffrey Epstein a également affirmé à un moment donné qu’il était non-officiellement un conseiller financier de Bill Gates.
Des sources anonymes ont rapporté à CNBC que Bill Gates se serait entretenu plusieurs fois avec M. Epstein pour « discuter des moyens d’augmenter les dépenses philanthropiques ».
« Les discussions d’Epstein avec Bill Gates comprenaient au moins une réunion, qui a eu lieu à New York en 2013, alors que Bill Gates était encore président de Microsoft, selon ces personnes », rapporte le média. « Il n’était pas clair si les deux se parlaient aussi au téléphone », spécifient les sources, ajoutant qu’il y avait aussi d’autres personnes, qualifiées de leaders philanthropiques, aux réunions.
Il semble également que le vol de 2013 pris par Bill Gates lui ait permis de retrouver sa famille, présente à Palm Beach à la date enregistrée. Une porte-parole de Bill Gates a affirmé à CNBC : « Epstein n’a jamais fourni de factures, de biens ni rendu service à Bill Gates. » Elle n’a toutefois pas nié que Gates et Epstein se soient rencontrés.
Bill Gates REFUSES to say why he flew with Jeffrey Epstein post-prison https://t.co/mP76YZlq64 via @MailOnline #BillGates
— Dalene Kurtis (@DaleneKurtis) August 21, 2019
Jeffrey Epstein a été reconnu coupable d’agression sexuelle sur plus d’une centaine de mineures en 2008. Mais le fait de plaider coupable pour deux chefs d’accusations moins graves lui a évité d’être jugé sur cette inculpation. Il était en prison pour trafic sexuel sur mineures lorsqu’il s’est suicidé le 10 août.
Le lien entre Bill Gates et Epstein est apparu lorsque Boris Nikolivic, ancien conseiller scientifique employé par le PDG de Microsoft, a été nommé l’un des exécuteurs testamentaires d’Epstein. Epstein a signé son testament deux jours avant sa mort.
M. Nikolivic a commenté à Bloomberg être « choqué » d’être ainsi inclus dans le testament.
« Je n’ai pas été consulté sur ces questions et je n’ai pas l’intention de m’acquitter de ces obligations, quelles qu’elles soient », a-t-il soutenu dans une déclaration.
Dans son testament, Epstein a transféré les 578 millions de dollars d’actifs à une fiducie. Le conseiller de Bill Gates a été nommé « exécuteur testamentaire successeur ». Il était ainsi capable de remplacer les deux exécuteurs, Darren Indyke et Richard Kahn, si ces derniers ne pourraient s’acquitter de cette fonction.
Une source a affirmé à Bloomberg que Boris Nikolic avait fait l’éloge des conseils financiers d’Epstein lors d’un entretien avec des banquiers privés avant l’offre publique de Editas Medicine, une société de génétique qu’il avait fondée.
La porte-parole de M. Nikolic a admis que l’homme d’affaires faisait partie d’un réseau qui recoupe celui d’Epstein.
Epstein était bien connu des milieux scientifiques et d’affaires de premier plan. Il lui arrivait de fréquenter des prix Nobel et de célébrités du monde scientifique. Comme Stephen Hawking, qui a assisté à une conférence parrainée par Epstein aux îles Vierges américaines et a passé du temps sur l’île privée d’Epstein, Little St. James.
Lawrence Krauss, physicien américain de renom, avait lui aussi mis pied sur l’île d’Epstein en tant qu’organisateur d’une réunion de 21 physiciens en 2006. Il a également affirmé qu’ « en tant que scientifique », il ne croyait aucunement qu’Epstein ait pu commettre le moindre crime.
« Je juge toujours les choses sur des preuves empiriques, a-t-il dit au Daily Beast, et il a toujours des femmes âgées de 19 à 23 ans autour de lui. » Il a exclu l’hypothèse que le multimillionnaire recrutait les services de mineures pour un trafic sexuel. Ceci alors même qu’Epstein avait été reconnu coupable de ce crime par un tribunal fédéral en 2013.
Le financier a tenu un dîner intime avec le prince Andrew en 2010, en présence de personnalités politiques et médiatiques, dont George Stephanopoulos, Katie Couric et Charlie Rose.
G. Stephanopoulos a récemment exprimé son regret d’être allé au dîner : « J’aurais dû être plus raisonnable. C’était une erreur d’y aller. »
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.