Le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, a mis en garde mardi les autorités internationales, notamment l’Organisation mondiale de la santé, contre la menace que représente le bioterrorisme et a déclaré que les « jeux bactériologiques » étaient le meilleur moyen de s’en prémunir.
« Il faudra probablement investir environ un milliard de dollars par an dans une équipe spéciale de lutte contre les pandémies au sein de l’OMS, chargée de la surveillance et de ce que j’appelle les ‘jeux bactériologiques’ d’entraînement », a déclaré M. Gates lors d’une interview avec le président de la commission parlementaire de la santé, Jeremy Hunt, réalisée pour le think tank Policy Exchange, selon Sky News.
Les jeux bactériologiques permettent aux agences gouvernementales et aux armées de s’entraîner sur des scénarios de pandémie.
Bill Gates a ensuite demandé : « Vous dites, OK, et si un bioterroriste apportait la variole dans 10 aéroports ? Vous savez, comment le monde réagirait-il à cela ? »
Le quatrième homme le plus riche du monde a fait remarquer que pour se préparer à un scénario catastrophe, les États-Unis et le Royaume-Uni devraient dépenser des « dizaines de milliards » en recherche et développement.
« Il y a des épidémies d’origine naturelle et des épidémies causées par le bioterrorisme qui pourraient même être bien pires que ce que nous avons connu aujourd’hui et pourtant, les progrès de la science médicale devraient nous donner des outils qui, vous savez, nous permettraient de faire beaucoup mieux », a également fait remarquer M. Gates.
Au cours de son entretien avec M. Hunt, M. Gates a également déclaré qu’il devrait y avoir une « nouvelle méthode » permettant de fabriquer des vaccins plus efficaces pour enrayer la transmission d’un virus. Une telle démarche ne pourrait se faire sans un effort mondial de recherche et de développement, a-t-il ajouté.
« Vous savez, nous n’avons pas de vaccins capables de bloquer la transmission. Nous avons des vaccins qui permettent de préserver la santé, mais ils ne réduisent que légèrement la transmission », a-t-il expliqué. « Nous devons trouver de nouvelles méthodes pour fabriquer des vaccins. »
« Ce qui est bien, c’est qu’une grande partie de la recherche et du développement dont nous avons besoin pour être prêts pour la prochaine pandémie consistera à rendre les vaccins bon marché, à disposer de grandes usines, à éradiquer la grippe, à se débarrasser du rhume, à faire en sorte que les vaccins ne deviennent qu’un petit patch que vous appliquerez sur votre bras, des mesures qui seront incroyablement bénéfiques même les années où nous ne serons pas confrontés à des pandémies », a déclaré M. Gates, sans préciser comment cela pourrait être mis en place.
Les commentaires du milliardaire surviennent alors que le Forum économique mondial, la Fondation Bill & Melinda Gates et le Centre Johns Hopkins pour la sécurité sanitaire ont révélé le mois dernier avoir organisé un « exercice de haut niveau de pandémie » connu sous le nom d’« Événement 201 » en octobre 2019 pour simuler une pandémie.
Les participants au scénario ont été confrontés à une situation simulée où un « nouveau coronavirus de type zoonotique » se transmettait des chauves-souris aux porcs puis aux êtres humains, provoquant une pandémie.
« La maladie se déclare dans les élevages de porcs du Brésil, tranquillement et lentement au début, puis elle se propage plus rapidement dans les établissements de santé », selon le scénario de l’Événement 201.
Ken Silva a contribué à la rédaction de cet article.
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