Le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock, a investi 2 milliards de dollars (1,1 milliard €) dans le fonds d’infrastructure climatique de la Nouvelle-Zélande afin de soutenir son ambition de devenir l’un des premiers pays au monde à atteindre une production d’électricité 100% renouvelable d’ici la fin de la décennie.
Le premier ministre Chris Hipkins assure que cet investissement change la donne pour le secteur des technologies propres.
« Il s’agit d’un fonds unique en son genre dans le pays, qui démontre l’énorme potentiel économique de la Nouvelle-Zélande en tant que leader climatique et notre objectif de produire 100% d’électricité renouvelable », selon sa déclaration du 8 août.
Il estime que l’accord a démontré que la Nouvelle-Zélande pouvait développer son économie tout en réduisant ses émissions.
« Je suis absolument ravi de ce que cela signifie pour l’ingéniosité des Kiwis dans le domaine des énergies renouvelables ; cela montre que nos objectifs climatiques ambitieux retiennent l’attention du monde entier et qu’ils sont bons pour le climat, bons pour l’économie et qu’ils contribueront à créer des emplois hautement qualifiés », confie-t-il à la presse.
« Je suis convaincu qu’il s’agit d’un grand pas en avant pour l’action climatique, qui permettra d’obtenir des résultats significatifs ».
Le fonds permettra aux entreprises néo-zélandaises spécialisées dans les énergies renouvelables d’accéder plus facilement à des pools de capitaux et de créer des emplois locaux. Aucun autre détail n’a été fourni.
Environ 80 à 85% de l’électricité du pays est déjà produite à partir de sources renouvelables, selon l’autorité néo-zélandaise chargée de l’efficacité énergétique et des économies d’énergie, une entité gouvernementale qui encourage et soutient les économies d’énergie et l’utilisation des énergies renouvelables.
Une part importante est générée par l’hydroélectricité, qui fournit 57% de l’électricité annuelle de la Nouvelle-Zélande. Par ailleurs, les éoliennes produisent 6% de l’électricité et les panneaux solaires moins de 1%.
La ministre de l’Énergie, Megan Woods, a déclaré que la Nouvelle-Zélande était désormais un pôle d’attraction pour les investissements dans les technologies renouvelables telles que le stockage des batteries et la production éolienne et solaire.
« Ce fonds accélérera les réductions d’émissions de la Nouvelle-Zélande, en mettant l’accent sur notre objectif de 100% d’électricité renouvelable, ce qui permettra à nos entreprises d’accéder à de plus grandes réserves de capitaux pour se développer et croître. »
« Avec des niveaux records de production d’électricité renouvelable ces dernières années, la Nouvelle-Zélande est bien placée pour être l’un des premiers pays au monde à mettre en place un système d’électricité entièrement renouvelable. »
Cette initiative est à ce jour le plus important investissement de BlackRock dans la transition vers une économie à faibles émissions de carbone dans un seul pays.
Son PDG, Larry Fink, estime que le monde peut s’inspirer de la stratégie néo-zélandaise en matière d’infrastructures climatiques comme d’un modèle de coopération entre les secteurs public et privé pour la transition énergétique.
« La Nouvelle-Zélande n’a pas seulement l’ambition de construire un système énergétique plus résilient et d’être un leader de la décarbonisation au niveau mondial. C’est ce qu’elle fait déjà aujourd’hui », a-t-il écrit dans un message sur LinkedIn.
L’énergie éolienne et l’énergie solaire bénéficient d’un coup de pouce considérable
L’accord d’investissement fait suite à d’autres annonces concernant les énergies renouvelables.
Le 7 août, Megan Woods, ministre de l’Énergie, et David Parker, ministre de l’Environnement, ont dévoilé des plans visant à accélérer trois projets de parcs éoliens et le déploiement de 1,9 million de panneaux solaires.
Megan Woods a précisé qu’à leur apogée, les trois parcs éoliens produiraient environ 419 mégawatts d’électricité, ce qui est comparable au barrage de Clyde. Ce barrage peut produire jusqu’à 432 mégawatts d’électricité et assure environ 6% de la production d’électricité du pays.
Elle a fait remarquer que la Nouvelle-Zélande disposait d’avantages géographiques pour la production d’énergie à partir de parcs éoliens.
« Lorsqu’il s’agit de production d’énergie en mer, notre situation géographique est importante. Les sites les moins ventés de Nouvelle-Zélande sont considérés comme ayant un meilleur potentiel éolien que le site le plus venté d’Australie », a affirmé Megan Woods.
Elle a ajouté que les projets créeraient également jusqu’à 840 emplois dans le secteur de la construction, ce qui est essentiel pour la stratégie de relance économique du pays après le Covid.
Par ailleurs, neuf projets de fermes solaires ont également été soumis à une procédure d’approbation accélérée.
David Parker table sur une augmentation de 1147 mégawatts de la puissance maximale du réseau national grâce à ces neuf fermes.
En Australie, les déchets générés par les infrastructures d’énergie renouvelable ont suscité des inquiétudes.
Andrew Dyer, commissaire à l’infrastructure énergétique du pays, a admis lors d’une audition au Sénat le 23 mai que le coût du démontage d’une éolienne était plus élevé que le coût de son assemblage.
« Le coût du démontage d’une éolienne peut être supérieur aux revenus qu’elle génère pendant 25 ans. Ce n’est pas un bon résultat. »
« Dans le cas d’une éolienne du Queensland dont la plaque d’assise s’est fissurée et dont on ne pouvait pas s’approcher parce qu’elle risquait de nous tomber sur la tête, le démantèlement à l’aide de robots et d’explosifs a coûté des millions de dollars. Vous risquez de vous retrouver avec des factures salées ».
Élections à venir
Cette série d’annonces intervient deux mois avant les prochaines élections générales en Nouvelle-Zélande. Le climat et les énergies renouvelables constituent l’une des principales politiques du parti travailliste.
Certaines initiatives n’ont toutefois pas eu de succès.
Ainsi, la taxe sur les flatulences, une première mondiale, proposée par le gouvernement travailliste est tombée à l’eau après que le Parti national, principale formation d’opposition, a retiré son soutien à la législation.
Le chef du parti national, Christopher Luxon, a déclaré que son parti était fier de soutenir les engagements climatiques de la Nouvelle-Zélande à Paris, mais qu’il ne pouvait pas accepter de réduire de 20% l’élevage de moutons et de bœufs pour atteindre les objectifs climatiques.
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