Blessés, pollution… ce que l’on sait de la collision entre un pétrolier et un cargo en mer du Nord

Par Epoch Times avec AFP
10 mars 2025 21:10 Mis à jour: 10 mars 2025 21:25

Une collision entre un cargo et un pétrolier à l’ancre lundi en mer du Nord au large du Yorkshire (nord de l’Angleterre) a provoqué un important incendie et l’évacuation d’une trentaine de membres d’équipage, le rejet en mer de kérosène faisant redouter une pollution.

L’incident qui s’est produit lundi matin a déclenché une vaste opération de secours, coordonnée par les garde-côtes britanniques, alors que des images vidéo montrent d’impressionnants panaches de fumée et des flammes s’élevant du lieu de la collision.

Les raisons de l’incident encore inconnues

Les raisons de l’incident restent pour l’instant à déterminer, mais selon l’opérateur américain du pétrolier, la société Crowley, « le ‘Stena Immaculate’ a été percuté par le porte-conteneurs ‘Solong’ ».

Son propriétaire, la société suédoise Stena Bulk, a précisé à l’AFP que l’équipage du navire est en vie. Il a quitté le navire après plusieurs explosions dans le bateau, dont un réservoir contenant du kérosène a été brisé, a précisé Crowley.

Un porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer a qualifié la situation « d’extrêmement préoccupante », tandis que les garde-côtes ont lancé une « évaluation » pour décider des « mesures de lutte contre la pollution probablement nécessaires » après la collision.

Selon un porte-parole du commandement chargé du transport maritime militaire, le « Stena Immaculate » « était temporairement affrété par le Military Sealift Command », une branche de l’armée américaine.

Une trentaine de personnes ont été évacuées par les secours, mais leur nombre précis et leur état de santé faisait l’objet d’informations contradictoires.

Plus de 30 blessés

Le directeur du port de Grimsby, Martyn Boyers, a fait état auprès de l’AFP de 32 blessés transportés vers cette localité, tandis que le député local, Graham Stuart, a donné le chiffre de 37 personnes évacuées, dont une transportée à l’hôpital. Les blessés sont arrivés à terre « à bord de trois bateaux » et « les ambulances font la queue sur le quai » du port, a indiqué Martyn Boyers.

Des membres de l’équipage du Bridlington RNLI retournent à la station de sauvetage de Bridlington après avoir participé à l’opération de sauvetage de deux navires entrant en collision en mer du Nord, le 10 mars 2025 à Bridlington, en Angleterre. Trente-deux personnes blessées ont été ramenées à terre après la collision entre le pétrolier Stena Immaculate et le Solong, un cargo, lundi matin. (Photo Ian Forsyth/Getty Images)

La Branche d’investigation des accidents maritimes (MAIB), organisme chargé des enquêtes sur les accidents en transport maritime, a annoncé avoir envoyé une équipe sur place pour procéder à de premières constatations.

Dans la zone portuaire, seuls les travailleurs assermentés du site ont le droit d’entrer et de sortir, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place. Des bruits d’hélicoptères se font régulièrement entendre.

Le cargo impliqué, le « Solong », bat pavillon portugais et était parti de Grangemouth, en Écosse, lundi soir pour se rendre à Rotterdam, aux Pays-Bas.

L’entreprise allemande Reederei Köpping, qui est son propriétaire toujours selon Vessel Finder, indique sur son site que le bateau mesure 140m de long. Il est capable de transporter un maximum de 812 containers de 14 tonnes. Elle n’a toujours pas réagi à l’incident à ce stade.

L’alerte a été donnée peu avant 10h00 GMT, selon les garde-côtes britanniques. Une opération de secours a été mise en place dans la fouée mobilisant notamment canots de sauvetage, un avion, un hélicoptère et des navires situés a proximité, avait indiqué la même source.

Battant pavillon américain, le « Stena Immaculate » est parti le 27 février d’Agio Theodoroi, en Grèce, à destination de Killinghome, dans le nord de l’Angleterre, selon Vessel Finder.

Risques environnementaux

L’ONG environnnementale Greenpeace a indiqué dans un communiqué suivre de « très près » les informations sur la collision.

« À ce stade, il est trop tôt pour évaluer l’ampleur des dommages causés à l’environnement ». Toutefois, juge-t-elle, « dans le cas d’un déversement d’hydrocarbures ou d’une perte de cargaison dangereuse du porte-conteneurs concerné, la rapidité de l’intervention sera également cruciale pour limiter l’impact ».

Tout en pointant les dangers d’une fuite « toxique », Ivan Vince, directeur du cabinet ASK Consultants, spécialisé en sécurité des risques environnementaux, explique que le kérosène « n’est pas persistant » dans l’environnement. « L’essentiel va s’évaporer rapidement et ce qui ne s’évapore pas sera dégradé assez rapidement par les micro-organismes » marins, ajoute-t-il.

Plusieurs collisions ont été rapportées ces dix dernières années en mer du Nord.

Il y a deux ans, deux cargos s’étaient percutés au large de l’archipel allemand de Heligoland. Trois personnes avaient été tuées et deux autres avaient disparu en mer.

En 2015, le Flinterstar, un cargo transportant plus de 500 tonnes de produits pétroliers, avait coulé après une collision avec un tanker à huit kilomètres au large du littoral belge.

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