BMW a récemment estimé que les droits de douane affecteront l’entreprise à hauteur d’un milliard d’euros cette année, alors que Bruxelles et Washington continuent de se disputer dans le domaine du commerce.
Le constructeur automobile bavarois se trouve dans la ligne de mire de la guerre commerciale transatlantique.
Le PDG de BMW, Oliver Zipse, a dit que son entreprise s’attendait à ce que les droits de douane des États-Unis et les tarifs douaniers récemment imposés par l’Union européenne (UE) sur ses voitures électriques fabriquées en Chine pèseront lourd sur ses bénéfices en 2025.
« Nous ne pensons pas que tous ces droits de douane dureront très longtemps, même si certains d’entre eux pourraient durer plus longtemps », a-t-il laissé entendre lors d’une interview accordée à Bloomberg, ajoutant que, malgré le coût des tarifs douaniers estimé à 1 milliard d’euros, l’entreprise était « assez sûre ».
M. Zipse a qualifié cette estimation de prudente et a ajouté que les dirigeants de l’entreprise ne s’attendaient pas à ce que tous les droits de douane imposés restent en place pendant toute l’année.
BMW, l’un des constructeurs automobiles les plus emblématiques au monde, a enregistré une baisse de 37 % de ses bénéfices l’année dernière.
La société est déjà confrontée à des droits de douane sur les voitures qu’elle produit dans son usine au Mexique pour l’exportation vers les États-Unis.
Bien que Donald Trump ait reporté l’augmentation des droits de douane sur les constructeurs automobiles mexicains et canadiens, ce report ne concerne que les voitures conformes aux règles de l’accord commercial États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) exigeant qu’au mois 75 % de leur valeur soit générée en Amérique du Nord. Selon BMW, ses voitures construites au Mexique ne remplissent pas cette norme.
En même temps, le géant automobile allemand est frappé par les droits de douane de l’UE sur les voitures électriques importées de Chine, où sa filiale produit des voitures électriques sous la marque de Mini et des SUV électriques BMW iX3.
BMW a rejoint les entreprises chinoises pour contester juridiquement ces taxes.
« Si l’on exagère avec les droits de douane, cela entraîne une spirale négative pour tous les acteurs du marché », a commenté M. Zipse. Il n’y a « aucun gagnant dans ce jeu ».
Donald Trump a augmenté les droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis et a menacé d’imposer des tarifs douaniers supplémentaires sur l’UE qu’il a qualifiée d’« hostile et abusive ».
En réponse, l’UE a promis de prendre des mesures de rétorsion tout en appelant à l’ouverture d’un dialogue.
Dans le même temps, le ministre français de l’Économie, Éric Lombard, a mis en garde qu’une guerre commerciale entre l’UE et les États-Unis serait « idiote » et que le bloc des 27 pays répondrait de la même manière à de nouveaux droits de douane américains.
L’incertitude entourant les droits de douane fait déjà sentir ses effets : l’économie britannique s’est contractée de manière inattendue en janvier, prolongeant ainsi une série de statistiques en dents de scie qui ont mis à mal les tentatives du gouvernement travailliste d’encourager la croissance.
Contrairement à l’UE, la Grande-Bretagne s’est abstenue d’annoncer des tarifs douaniers contre les importations des États-Unis après l’entrée en vigueur des tarifs sur l’acier et l’aluminium imposés par le président américain.
Le président de la banque centrale allemande, Joachim Nagel, a qualifié les politiques de M. Trump de « spectacle d’horreur » susceptible de faire basculer l’Allemagne dans la récession, tandis que lui et son homologue à Paris ont averti que la guerre commerciale rebondirait sur l’économie américaine.
« Ce qui se passe aux États-Unis » est « une très mauvaise nouvelle, d’abord pour l’économie américaine », a déclaré le gouverneur de la banque centrale française François Villeroy de Galhau.
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a reconnu qu’une guerre commerciale mondiale de grande ampleur serait particulièrement préjudiciable aux États-Unis, mais a estimé qu’elle pourrait redonner à l’Europe de l’élan en faveur de l’unité.
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