Boeing a annoncé une perte massive de 6 milliards de dollars au troisième trimestre, quelques heures seulement avant un vote syndical tenu ce mercredi. Le président-directeur général de l’entreprise, Kelly Ortberg, a estimé que des changements fondamentaux dans la culture de l’entreprise s’imposaient pour qu’elle redevienne la marque emblématique qu’elle a été pendant des décennies.
Mercredi matin, l’entreprise d’Arlington, en Virginie, a fait état d’un manque à gagner, de pertes massives et d’une consommation de trésorerie pour le trimestre.
Le chiffre d’affaires s’est élevé à 17,84 milliards de dollars pour le trimestre, en baisse par rapport aux 18,104 milliards de dollars de l’année précédente.
Sa perte nette s’est élevée à 6,174 milliards de dollars, contre une perte de 1,638 milliard de dollars au trimestre précédent. Les pertes selon les principes comptables généralement acceptés (GAAP : Generally accepted accounting principles) se sont élevées à 9,97 dollars par action, tandis que le flux de trésorerie disponible enregistrait une perte de 2 milliards de dollars.
Les pertes du troisième trimestre sont bien plus importantes que celles du deuxième trimestre, au cours duquel l’entreprise avait enregistré une perte GAAP par action de 2,33 dollars.
C’est la conséquence de la grève de l’International Machinists and Aerospace Workers (IAM), qui a ralenti la production d’avions et entraîné les frais annoncés précédemment pour les programmes commerciaux et de défense.
Les membres de l’IAM ont voté dans les locaux du syndicat dans la région de Seattle et ailleurs sur un contrat qui prévoit des augmentations de salaire de 35 % sur quatre ans. La grève qu’ils mènent depuis la mi-septembre a servi de premier test pour Kelly Ortberg, le PDG de Boeing, qui a pris ses fonctions en août.
Dans ses premières remarques aux investisseurs, M. Ortberg a déclaré que Boeing avait besoin d’un « changement de culture fondamental ».
« La confiance dans notre entreprise s’est érodée. Nous sommes trop endettés. Nous avons eu de graves défaillances dans nos performances au sein de l’entreprise, ce qui a déçu beaucoup de nos clients », a-t-il déclaré.
Mais M. Ortberg a également souligné les points forts de l’entreprise, notamment son carnet de commandes d’avions évalué à un demi-milliard de dollars.
« Il faudra du temps pour que Boeing redevienne ce qu’il était auparavant, mais avec la bonne orientation et la bonne culture, nous pouvons redevenir une entreprise emblématique et un leader de l’aérospatiale », a-t-il assuré dans un communiqué après la publication des résultats financiers du troisième trimestre de l’entreprise.
« À l’avenir, nous nous concentrerons sur le changement fondamental de la culture, la stabilisation de l’entreprise et l’amélioration de l’exécution des programmes, tout en jetant les bases de l’avenir de Boeing. »
M. Ortberg a exprimé l’espoir que les 33 000 machinistes en grève dans le nord-ouest du Pacifique votent en faveur de la dernière offre de contrat de l’entreprise. Leur syndicat devrait annoncer les résultats dans le courant de la semaine.
Le cours de l’action Boeing a clôturé à 157,06 dollars mercredi, soit une baisse de 1,79 % par rapport à la veille.
Avec The Associated Press (AP)
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