Le bonheur est-il affaire de raison ? Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? Plus de 530.000 lycéens ont passé mercredi matin l’épreuve de philo du bac, mais sans trop de stress pour nombre d’entre eux, déjà assurés d’avoir leur diplôme.
« J’ai fait six pages sur la dissertation sur la nature et la liberté », raconte Youliane, 17 ans, en Première STMG (Sciences et technologies du management et de la gestion), à la sortie de l’épreuve au lycée Turgot, dans le IIIe arrondissement de Paris. « Même si je n’ai pas travaillé du tout l’épreuve de philo, je pense que ça va aller. Je vise 11/20. Étant donné que j’ai 15 de moyenne générale, je ne me fais pas trop de soucis », ajoute-t-il.
Les lycéens de Terminale des voies générale et technologique (390.710 pour le bac général et 145.371 pour le bac technologique) ont travaillé pendant quatre heures sur un des trois sujets (deux dissertations et une explication de texte) prévus dans le cadre du nouveau bac mis en place en 2019.
En voie générale, ils avaient le choix entre un texte de Claude Lévi-Strauss de 1962 sur la technique, pour l’explication de texte, ou répondre, pour la dissertation, à l’une de ces deux questions : « Le bonheur est-il affaire de raison ? » et « Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? ».
En voie technologique, les sujets portaient sur « L’art nous apprend-il quelque chose ? » et « Transformer la nature, est-ce gagner en liberté ? » pour la dissertation, et un texte d’Adam Smith de 1759 sur la justice.
À Turgot, Adrien, 17 ans, a choisi le texte de Claude Lévi-Strauss. « Ce n’était pas évident du tout », juge-t-il. « J’ai fait ce que je pouvais. Ça ne va pas être incroyable, mais je devrais limiter la casse et avoir la moyenne j’espère ! ».
Pour lui, « de toute façon, pas vraiment de stress ». « Car j’ai fait mes calculs, et même avec un zéro en philo, ce qui est impossible, j’aurai mon bac ».
« Cette épreuve est devenue une sorte de folklore, sans enjeux »
Les épreuves terminales de ce bac nouvelle formule, entré pour la première fois pleinement en œuvre cette année, ont démarré dès mars avec les spécialités. Ces deux matières majeures, choisies par chaque lycéen en terminale, comptent à elles deux pour un tiers des résultats de l’examen.
Les notes de ces épreuves ont été annoncées en avril. Ce qui a incité les élèves à calculer leur moyenne et comprendre qu’ils n’auront pas forcément besoin de briller lors des dernières épreuves. Certains ont même déserté les salles de classe ces dernières semaines.
La philosophie, elle, ne compte que coefficient huit pour les candidats au bac général, et quatre pour les candidats au bac technologique (sur un total de 100). « C’est un coefficient qui n’est pas anodin », a toutefois assuré le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye mercredi matin au lycée Lavoisier, dans le Ve arrondissement de Paris, où il était venu assister au début de l’épreuve.
Pour lui, « l’importance et la place de la philosophie » ont été « maintenues ». Même si, « effectivement, une question plus large se pose sur la manière dont les élèves appréhendent le troisième trimestre », reconnaît-il. Le ministre a chargé un ancien recteur, William Marois, d’une mission à ce sujet. Les conclusions sont attendues « fin septembre ».
« On a le sentiment que cette épreuve est devenue une sorte de folklore, sans enjeux », déplore Marie Perret, présidente de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (Appep).
« Prochaine étape, le grand oral »
Après la philo, les lycéens passeront le grand oral, entre le 19 et le 30 juin.
« Prochaine étape : le grand oral », résume Lola, 18 ans, qui le passe dès lundi, et vise une mention au bac. « Et après, c’est vacances ! ».
Les résultats du bac, qui reste le sésame nécessaire pour entamer des études supérieures, seront publiés le 4 juillet. Mais beaucoup de lycéens connaissent déjà leur orientation pour l’an prochain, car Parcoursup donne ses réponses aux futurs étudiants depuis le 1er juin.
Pour Marie Perret, « leurs années de lycée sont déjà derrière eux ».
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