À Brest, ville la plus peuplée du Finistère, les commerçants de la rue Jean Jaurès tirent la sonnette d’alarme face à la recrudescence des agressions, du harcèlement de rue et des vols ces dernières semaines. Une situation qui les rend impuissants, fait fuir leurs clients et entraîne des démissions.
« Le harcèlement de rue, c’est quotidien. Un jour, c’est une ado qui se fait arracher son sac, le lendemain, une employée d’un commerce qui se fait cracher au visage ou à qui on fait le geste du coupe-gorge. On part au travail avec la boule au ventre », explique au Télégramme une habitante de Brest.
« En neuf ans dans ce commerce, je n’avais jamais connu ça »
Après avoir tenu tête à un homme, « qui avait les yeux exorbités du camé » et agressait une jeune fille avec d’autres complices, ce jeudi 23 septembre en pleine journée, une responsable de magasin indique à son tour : « En neuf ans dans ce commerce, je n’avais jamais connu ça. J’ai 40 ans, je suis née dans un quartier populaire de Brest. J’ai appris à me faire respecter. Mais ce que l’on vit aujourd’hui est inimaginable. »
Mercredi 22 septembre 2021, en pleine après-midi, une jeune fille de 16 ans se faisait agresser sexuellement non loin de la rue Jean-Jaurès, rue de la 2e-DB. Elle a réussi à s’échapper mais reste sous le choc, relate Ouest-France. Son signalement a permis d’interpeller trois jeunes majeurs, pour des faits de harcèlement. Pourtant, l’un d’eux a été relâché.
Le commissaire Nicolas Hoarau « invite toutes les personnes qui pourraient être victimes ou témoins de ce genre d’agression à contacter immédiatement les services de police, en appelant le 17. Une intervention rapide maximise les chances de traiter ce genre de fait en flagrant délit et d’interpeller les auteurs », au micro de nos confrères d’Ouest-France.
Ce quartier ? leur « terrain de chasse »
Ces agressions sont presque quotidiennes et les agresseurs, de jeunes hommes, prennent désormais ce quartier pour leur « terrain de chasse », lorsque les jeunes filles sortent de leurs établissements scolaires. Très souvent, les victimes se réfugient dans le commerce le plus proche, précise Ouest-France.
« On vit avec les délinquants à nos côtés. La rue est à eux. Ils errent toute la journée dans notre environnement, et c’est intimidation sur intimidation », souligne au Télégramme le patron de deux magasins en bas de la rue Jean Jaurès. Une commerçante, dont la boutique donne sur la rue Jean Jaurès, explique qu’elle « voit tout » et se sent « concernée » par ce que vivent ces jeunes victimes. Elle s’interroge auprès d’Ouest-France : « Les médiateurs urbains font un travail formidable, ils sont bien formés et très efficaces. Mais quand ils ont affaire à des jeunes drogués et violents, que peuvent-ils faire ? »
Démunis, les commerçants en sont réduits à utiliser WhatsApp pour se prévenir en cas de problème. Le maire de Brest, François Cuillandre, est conscient de la gravité de la situation. « Ce sont des comportements inadmissibles et assez nouveaux dans notre ville. J’en ai parlé au nouveau sous-préfet. La Police nationale et la Justice doivent faire leur travail. J’espère que les renforts du commissariat obtenus récemment amélioreront les choses même si cela ne règle pas tout », déplore-t-il dans les colonnes du Télégramme. Il devrait également y avoir une présence accrue des médiateurs dans la ville.
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