Un drame a frappé le petit village de Saint-Gonlay près de Rennes en Bretagne lorsqu’un maraîcher bio de la commune s’est suicidé le 2 février. Deux autres histoires ont secoué les habitants locaux par la suite : d’une part, ceux qui s’étaient réunis pour lui rendre hommage ont été verbalisés, d’autre part une grande polémique s’est emparée des médias sociaux.
Marcel, maraîcher bio du village de 300 habitants, s’est donné la mort le 2 février dernier. « Ça a été un vrai choc pour moi et pour les habitants », explique à France Bleu Loïc Boisgerault, le maire de Saint-Gonlay. « Il avait laissé un écrit dans lequel il expliquait qu’il souhaitait un petit hommage. »
C’est donc naturellement que des villageois ont lancé une invitation sur Facebook pour un rendez-vous le 5 février de 16 h à 18 h sur la place du marché, là où Marcel avait l’habitude de vendre ses légumes. Le jour J, les gens sont venus au rendez-vous mais ont dépassé l’heure du couvre-feu, puis des gendarmes sont arrivés pour les verbaliser. Même le maire a reçu une amende.
C’est là que l’histoire prend une autre tournure puisqu’elle a été d’abord relayée par l’écrivain Alexandre Jardin, dans une version un peu différente que celle vécue par les habitants de Saint-Gonlay. Elle a été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux, à tel point qu’une polémique s’est emparée des internautes et que la gendarmerie a même dû présenter sa version des faits.
La publication d’Alexandre Jardin a été partagée par 7 000 utilisateurs de Facebook et elle a été reprise dans une vidéo qui, de son côté, a été visionnée par 45 000 personnes sur YouTube.
L’histoire romancée indique que l’hommage a été rendu à la sortie des obsèques et que le maire a fait ouvrir le bar du village parce qu’il faisait trop froid pour rester dehors, une version démentie par l’élu lui-même qui se trouvait sur place.
« La moitié de ce qui a été écrit par cet écrivain est faux », précise le maire auprès de nos confrères de Ouest-France. « L’hommage a commencé vers 16 h et les gens sont venus avec des gâteaux et des boissons. Mais nous n’avons pas fait ouvrir le bar. Il était fermé et nous étions devant », explique-t-il à ActuRennes. Il reconnaît toutefois que « c’est vrai qu’il restait un petit peu de monde après 18 h. »
Quant à l’altercation entre les gendarmes et les locaux, l’élu admet qu’il a dû faire preuve de diplomatie face aux militaires. « Les personnes présentes étaient très calmes, mais c’était un peu différent de l’autre côté », selon le premier édile, qui fait partie de la douzaine de personnes qui ont reçu une contravention.
De son côté, la gendarmerie a réagi sur Facebook en donnant sa version des faits. Les militaires sont arrivés sur place à 19 h à la suite d’une dénonciation « en raison de nuisances générées sur la voie publique », certaines personnes « consomment de l’alcool et d’autres n’ont pas de masques ».
« L’action des gendarmes a toujours été guidée par un souci d’apaisement et une volonté de dialogue », assure la gendarmerie. « Les identités des personnes présentes ont été relevées eu égard au risque sanitaire encouru. Une douzaine de contravention a été dressée. »
Toutefois, selon la gérante du café, certains militaires étaient « virulents » et l’un d’eux a été « très agressif avec le maire ». Ce dernier assure que « la seule erreur a été de dépasser l’heure du couvre-feu. Mais la réponse est disproportionnée ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.