Le préfet a finalement ordonné le démantèlement des trois éoliennes qui faisaient l’objet de polémiques, en raison de nombreuses nuisances. Farouchement opposée à ce parc éolien, une association de riverains de Guern (Morbihan) s’est battue contre la société exploitante, menant une bataille judiciaire durant plus de 15 ans.
Des grues ont commencé le démantèlement des trois éoliennes de la commune de Guern et le président de l’ACPEG (Association contre le projet éolien de Guern), Jean-Jacques Péchard, s’en félicite. « Ça me fait très plaisir, on arrive enfin au bout de nos peines », a-t-il déclaré au micro de France 3 Bretagne début juin. Cela faisait 16 ans que le parc éolien fonctionnait et que Jean-Jacques Péchard s’y opposait, contre vents et marées.
Le Conseil d’État a reconnu ce parc éolien comme illégal
En 2008, le parc éolien de Guern avait été mis en service. Mais l’ACPEG s’était déjà opposé au projet dès 2005, date à laquelle le permis de construire avait été déposé. L’association avait alors demandé l’annulation de celui-ci.
Puis durant toutes les années qui ont suivi, la société exploitante avait usé de multiples recours au niveau des juridictions administratives pour parvenir à ses fins. « Rennes, Nantes, Angers, Paris, Lorient… On en a vu des juridictions avant d’obtenir satisfaction », pointe Jean-Jacques Péchard.
Il a fallu attendre 2022 pour que le Conseil d’État reconnaisse ce parc éolien comme étant illégal, confirmant les précédents rejets. En janvier 2022, le préfet du Morbihan a donc ordonné son démantèlement en imposant un délai d’un an maximal.
Un risque de sécurité publique
La distance imposée entre les habitations et les éoliennes doit être de 500 mètres au minimum. Or, l’une des éoliennes était à moins de 500 mètres des premières habitations. « Toutes les zones habitées n’apparaissaient pas dans l’étude d’impact. Pour l’éolienne numéro 1 située de l’autre côté de la rivière, les habitations sont en réalité à moins de 400 mètres », précise à nos confrères Jean-Jacques Péchard, ajoutant qu’une maison située près d’une éolienne « perd 30 % de sa valeur ».
Cet argument a donc pesé dans la balance car les juges ont estimé que cette distance de 500 mètres, non respectée, constituait un risque de sécurité, notamment en cas de tempête. La cour administrative d’appel de Nantes a d’ailleurs précisé dans son arrêt que la région est « soumise à des vents pouvant atteindre plus de 130 km/h », ainsi que le rapporte TF1.
« Ce sont de longs combats, qui se gagnent à l’usure »
Le démantèlement de ces trois éoliennes a donc débuté. C’est la première fois qu’une telle décision est prise pour ce motif en France. Des grues ont été montées afin de pouvoir démonter puis découper ces éoliennes, qui mesurent 140 mètres de haut. Celles-ci devront ensuite être évacuées du site.
Au total, en frais de justice, cette bataille aura coûté à l’ACPEG la somme de 30.000 euros, précise encore TF1. « Souvent, ce sont de longs combats, qui se gagnent à l’usure, parce que les sociétés exploitantes savent que les associations peuvent mourir, donc il faut aller jusqu’au bout. Parce que maintenant, c’est un poids qui disparaît, pour chacun d’entre nous », souligne auprès de la chaîne de télévision un ancien membre de cette association.
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