Ce lundi 17 octobre, l’opération d’abattage des 75 bouquetins du Massif du Bargy, décidée par le préfet de Haute-Savoie, a commencé. L’objectif est d’éradiquer un foyer de brucellose. Ce projet a provoqué une levée de boucliers de la part de France Nature environnement (FNE) et de la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
Si l’abattage de 75 bouquetins a été décidée par le préfet de Haute-Savoie, c’est en raison de la brucellose, et sous la pression des éleveurs et des producteurs de reblochon, ainsi que de certains élus locaux, relate le quotidien de l’écologie Reporterre. Les bouquetins sont suspectés de transmettre au bétail et à l’homme cette maladie infectieuse.
Une décision préfectorale publiée au dernier moment
Les bouquetins des Alpes seraient donc à l’origine de la transmission de la brucellose et après qu’un nouveau cas a été détecté chez un bovin en novembre 2021, le préfet a ordonné par arrêté, le 17 mars dernier, l’abattage indiscriminé de 170 bouquetins sur une population totale de 370 dans le massif du Bargy.
Mais le tribunal administratif de Grenoble a suspendu cet arrêté, le 17 mai 2022, suite à des recours d’associations de protection de la nature, dont la LPO et FNE, indique Reporterre. Malgré cela, en juillet 2022, le préfet a de nouveau déposé un projet pour autoriser l’abattage de 75 bouquetins n’ayant pas encore pu être capturés et testés, une initiative qualifiée d’ « inacceptable » par la LPO.
Cette décision préfectorale, publiée ce vendredi 14 octobre, était accompagnée de l’interdiction au public d’accéder au site, entre le 16 et le 18 octobre, mettant en avant « la sécurité de tous », mais également en raison des « nombreux opposants susceptibles de s’installer au sein du massif du Bargy », ce qui aurait provoqué des perturbations dans cette opération d’abattage.
95% des 170 bouquetins capturés depuis le printemps 2022 sont sains
Dans la séance du 16 juin 2022, le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) avait émis un nouvel avis défavorable à ce projet, les arguments donnés étant les mêmes que dans son précédent avis du 27 janvier 2022. Il en ressortait notamment que plus de 95% des 170 bouquetins capturés depuis le printemps 2022 n’étaient pas porteurs de la maladie. Les experts estiment en outre que « l’infection devrait s’éteindre naturellement à condition de respecter un certain nombre de mesures de prudence et de biosurveillance au cours des années à venir ».
« Si l’euthanasie d’animaux avérés séropositifs est acceptable, l’abattage indiscriminé d’individus sains est inutile, de plus le ciblage des femelles en âge de procréer a pour effet de désorganiser la hiérarchie sociale dans les hardes et contribue à la contamination de davantage d’individus. La faune sauvage ne peut être traitée au même titre que les animaux élevages en cas d’épidémie en requérant à des abattages massifs au nom du principe de précaution », avait encore stipulé le CNPN.
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