Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire se rend mercredi à Berlin pour défendre auprès de l’Allemagne la nécessité d’une « stratégie industrielle » européenne qui permettra à l’Union européenne de « peser » face à la Chine et aux États-Unis.
Dans un contexte où certains membres du gouvernement allemand ont reconnu ces derniers jours leurs divergences avec la France, la participation de Bruno Le Maire au Conseil des ministres allemand en fin de matinée est « un signal fort de coopération », insiste-t-on à Bercy. Jusqu’ici, seuls les ministres des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian (en février 2022) et Annalena Baerbock (en mai 2023) avaient traversé la frontière pour participer au Conseil des ministres du pays voisin, ajoute-t-on de même source.
Avant le conseil des ministres, Bruno Le Maire doit prendre le petit-déjeuner mercredi avec le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck puis rencontrer des représentants de l’industrie et du patronat allemands. Il s’entretiendra également avec le ministre allemand des Finances Christian Lindner, notamment de la laborieuse réforme des règles budgétaires européennes.
« Il n’y a pas un jour à perdre »
Bruno Le Maire compte appeler le gouvernement allemand à « travailler main dans la main » avec la France, a-t-il affirmé mardi sur la chaîne LCI alors que Mme Baerbock a récemment comparé Paris et Berlin à un « vieux couple » prompt à se « chamailler ». « Il nous faut maintenant impérativement une stratégie industrielle européenne, beaucoup plus volontariste, beaucoup plus innovante, beaucoup plus protectrice de nos intérêts industriels par rapport à la Chine et aux États-Unis », a-t-il indiqué.
« Il est temps que France et Allemagne définissent ensemble une stratégie industrielle (…) qui permette à l’Europe de se réindustrialiser, de profiter de la transformation de l’intelligence artificielle et de la décarbonation de l’économie pour peser entre la Chine et les États-Unis », a poursuivi Bruno Le Maire. « Il n’y a pas un jour à perdre » pour la définir, a-t-il conclu.
Bruno Le Maire avait déjà tenu des propos similaires fin août devant le patronat français, en appelant à faire évoluer et à simplifier les règles européennes, notamment en matières d’aides d’État. Interrogé sur la relation franco-allemande, le ministre avait alors vanté ses « excellentes » relations avec l’écologiste Robert Habeck et le libéral Christian Lindner, tout en reconnaissant « un seul vrai point de divergence stratégique ». « Je redis à nos amis allemands ‘‘ne critiquez pas le nucléaire français, c’est la ligne rouge absolue de la politique économique française’’ », avait-il intimé.
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