Afghanistan, Corée du Nord, Iran, Syrie … Le ministre américain de la Défense Jim Mattis est à Bruxelles mercredi pour deux journées de consultations sur ces dossiers brûlants avec ses alliés de l’Otan, puis une réunion de la coalition anti-EI.
Cette visite a lieu au moment où le président américain Donald Trump effectue un long séjour en Asie sur fond de tensions décuplées avec la Corée du Nord depuis cet été après de nouveaux tirs de missiles et un essai nucléaire par Pyongyang.
La « menace mondiale » que constitue le régime de Kim Jong-Un est au coeur du dîner de M. Mattis et de ses 28 homologues de l’Alliance atlantique mercredi soir au siège de l’organisation à Bruxelles.
« Tous les Alliés conviennent qu’il faut mettre une forte pression sur la Corée du Nord pour son comportement imprudent », a souligné mercredi le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, qui revient d’une tournée au Japon et en Corée du Sud.
La Russie, avec laquelle les relations se sont refroidies comme jamais en raison de la crise ukrainienne et du conflit syrien, et qui est accusée d’avoir interféré en faveur de Donald Trump dans la campagne électorale américaine, est également au menu.
Jeudi, les ministres de la Défense de l’Otan doivent annoncer un renforcement de leur mission en Afghanistan, « Resolute Support » , en signe de soutien à la « nouvelle stratégie » pour ce pays annoncée par M. Trump l’été dernier.
La mission de conseil et d’assistance à l’armée afghane, forte actuellement d’environ 13.000 soldats, devrait en compter « quelque 16.000 l’an prochain », a indiqué M. Stoltenberg.
Les États-Unis devraient contribuer à hauteur de 2.800 soldats supplémentaires pour la mission et les Alliés ainsi que leurs partenaires devraient fournir quelque 700 soldats, ont précisé des sources diplomatiques interrogées par l’AFP.
Ces renforts vont assister les forces spéciales et l’armée de l’air afghanes et assurer des formations dans les académies militaires, mais sans participer aux combats.
Après seize ans de conflit et malgré des centaines de milliards de dollars d’aide internationale pour stabiliser l’Afghanistan, les talibans multiplient les attaques contre l’armée et les attentats, y compris dans la capitale Kaboul.
La nouvelle approche américaine, alors que Donald Trump a longtemps prôné un retrait d’Afghanistan, a été décidée en août après une longue évaluation de la situation sur le terrain, où les talibans contrôlent désormais près de 40% du territoire.
Jeudi après-midi, Jim Mattis doit réunir dans les locaux de l’Otan une trentaine de ministres et représentants des pays de la coalition contre le groupe jihadiste État islamique (EI), pour faire le point sur la campagne militaire en Irak et en Syrie.
La chute de Mossoul en Irak et, plus récemment, de Raqa, la « capitale » du groupe jihadiste en Syrie, ouvrent la voie à des considérations sur « l’après » EI, a indiqué M. Mattis à des journalistes.
« Les trois-quarts des questions qu’on me pose en ce moment portent sur l’après. Ce n’est plus: ‘Allons nous pouvoir arrêter et vaincre l’EI?’. Maintenant, on me demande: ‘Que va-t-il se passer ensuite?' », a-t-il expliqué.
« Il y a beaucoup d’attentes », note une source française, notamment en raison du discours offensif de M. Trump face à l’Iran.
« On se demande comment les discours des hauts responsables américains sur la nécessité de faire refluer la présence iranienne dans la région va se manifester concrètement dans la stratégie militaire », explique-t-elle.
Les Occidentaux soutiennent les négociations pour trouver une issue à la guerre en Syrie organisées sous l’égide de l’ONU à Genève. En parallèle, la Russie et l’Iran, soutiens du régime de Bachar al-Assad, mènent avec l’opposition des pourparlers centrés sur les questions militaires, à Astana.
L’EI n’a jamais été associé à ces discussions. L’organisation ultraradicale a dû se replier dans la province syrienne de Deir Ezzor, où elle tente désormais de défendre ses derniers fiefs.
« La majorité du territoire contrôlé par l’EI a été libérée », avait relevé mardi M. Stoltenberg. « Mais nous sommes conscients que cela ne met pas fin à la lutte contre l’EI, parce qu’il constitue une menace globale (…). Nous le voyons dans nos propres rues, où l’EI organise et inspire des attaques ».
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