Alors que Michel Barnier maintient son objectif de taxer davantage l’électricité, Marine Le Pen, pour qui le pouvoir d’achat des Français est une ligne rouge, s’apprête à censurer le gouvernement la semaine prochaine.
Dans un message posté sur X, la présidente du groupe RN a ainsi jugé « pas acceptable » que « les dernières annonces de Michel Barnier », faites jeudi et concernant la taxe sur l’électricité ou les cotisations sociales des entreprises « ne soient pas financées par des économies structurelles » et « aggravent un déficit déjà abyssal ».
« En l’état, le budget de M. Barnier va précipiter la crise financière générée par sept ans de macronisme, dont les défaillances d’entreprises, la hausse du chômage et les tensions sur les marchés financiers ne sont que les prémices », ajoute-t-elle.
Ce grossier mensonge n’est pas digne du gouvernement.
Les propositions d’économies réclamées : taxation des rachats d’actions à 15 %, augmentation de la TTF à 0,5 %, baisse de l’aide publique au développement, baisse de 20 % du budget des innombrables agences et organismes… https://t.co/Oz49ldl2ZG
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 29, 2024
Les lignes rouges du parti nationaliste comprennent aussi l’annulation de la désindexation partielle des retraites sur l’inflation – trois milliards d’économies – au 1er janvier et du déremboursement des médicaments. Avec un ultimatum fixé par Marine Le Pen « à lundi » au Premier ministre pour y répondre. Le gouvernement peut en effet amender jusque lundi son projet de budget pour la Sécurité sociale s’il le soumet ce jour-là à un 49.3 – adoption sans vote – comme il en a annoncé jusqu’ici l’intention, faute de majorité à l’Assemblée nationale.
Auquel cas la gauche déposerait une motion de censure, qui pourrait être débattue et éventuellement soutenue par le RN dès le mercredi. « On n’est pas dans l’idée de lui faire un cadeau (à Michel Barnier) », a insisté sur France info le vice-président du RN Sébastien Chenu, qui voterait aujourd’hui la censure car les concessions « sont du bricolage ».
Les propositions de budget du RN
Quand au financement des lignes rouges fixées par le RN, M. Chenu énumère pêle-mêle une taxe sur les surprofits, les rachats d’actions, une baisse de l’aide au développement, une réduction de l’aide médicale aux sans papiers – promise aussi jeudi par Michel Barnier – ou encore une baisse de la contribution française au budget de l’UE.
Et d’assurer que « la France ne se retrouvera pas dans une impasse économique » si elle n’a pas de budget et si les taux d’intérêt s’envolent. « Si nos prêteurs deviennent trop chers, la BCE va prendre le relais », a-t-il assuré, dans un hommage inattendu à l’institution de Francfort de la part de ce parti.
Du côté du gouvernement, l’ultimatum fixé par Marine Le Pen, en dépit du « pas majeur » sur l’électricité, fait douter la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon sur les véritables intentions de la dirigeante du RN car « pour trouver des compromis, il faut être deux ». « Est-ce que Madame Le Pen et le Rassemblement national souhaitent réellement attribuer un budget à la France ? « , s’est-elle demandée sur France 2.
Si elle a indiqué, sans plus de précisions, que les annonces de Michel Barnier seraient « compensées d’une façon ou d’une autre en baissant les dépenses », elle a laissé entendre que le gouvernement n’irait pas plus loin dans les renoncements. « Nous allons terminer cette année à 6,1% de déficit. Nous serons à 7% l’année prochaine si on ne fait rien. Cela constituerait un décrochage dont la France mettrait des années à se relever. Notre objectif, c’est toujours de revenir autour de 5% », a-t-elle assuré.
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