Encore un couac pour les macronistes : l’Assemblée nationale a de nouveau rejeté lundi les comptes 2021 de l’État, puis les comptes 2022, un vote sans grande incidence mais qui illustre les difficultés du camp présidentiel en l’absence de majorité absolue.
Avec une coalition des oppositions, les députés ont comme en août dernier rejeté les comptes 2021 par 78 voix contre 74 en première lecture. Puis ils ont repoussé les comptes 2022 par 78 voix contre… 78 ! Ces projets de loi de règlement du budget doivent toutefois poursuivre leur navette parlementaire avec le Sénat.
Et un rejet n’a « pas de conséquences politiques majeures. Mais ça enlève un outil au Haut conseil des finances publiques ou au Parlement pour juger de l’exécution budgétaire. (L’approbation des comptes) Ça permet d’avoir une base commune de référence », explique une source parlementaire. Cette approbation de budgets passés était une simple formalité comptable auparavant. Mais elle s’est transformée en casse-tête dans la nouvelle configuration de l’Assemblée, sans majorité absolue depuis juin dernier.
Contestation politique
Le 3 août, les députés avaient rejeté une première fois le projet de loi de règlement 2021, du jamais vu depuis 1833. « Constater » les comptes « n’empêche pas de contester » des choix politiques, a tenté d’argumenter le ministre du Budget Gabriel Attal lundi, en mettant en garde contre une « opposition stérile » et « pavlovienne ». À gauche, le LFI David Guiraud a critiqué une « politique hyper agressive d’utilisation de l’argent des classes populaires et moyennes » pour des « cadeaux fiscaux » aux entreprises et aux plus aisés. À droite, la LR Véronique Louwagie a à l’inverse réclamé de « changer de braquet » pour accélérer « la réduction de la dépense publique ».
Gabriel Attal a souligné « la baisse de notre déficit public » -6,5% du PIB en 2021 et 4,7% du PIB en 2022, et la poursuite du « redressement de nos finances publiques ». Mais « la situation de nos comptes reste préoccupante. Nous devons impérativement tenir nos objectifs de finances publiques et accélérer le désendettement de la France », a-t-il plaidé. Le maintien de la note « AA » de la dette française par l’agence S&P vendredi soir est un « signal positif » mais « je sais que nous sommes sur une ligne de crête », a-t-il insisté.
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