La Ville de Nantes expérimente depuis 2023 le concept d’un budget sensible au genre, dans un souci d’égalité hommes-femmes. Pour concrétiser ce projet, un réaménagement de certains espaces publics est actuellement à l’étude dans une enquête expérimentale de terrain intitulée « Contre le sexisme, imaginons les espaces publics de demain ».
Afin de « garantir le droit à la ville pour toutes et tous », la mairie de Nantes a décidé de repenser les espaces publics afin qu’ils soient « plus sécurisants et égalitaires », comme elle l’explique dans un document diffusé ce lundi 27 janvier. La Ville et la Métropole ont donc réuni une trentaine de femmes et personnes LGBTQIA+ habitant le territoire métropolitain, âgés de 15 ans et plus, pour recueillir « une diversité de points de vue » et établir les bases de réflexion sur ce projet.
Des réflexions menées par un groupe de femmes et personnes LGBTQIA+
Afin d’aménager et animer l’espace public pour qu’il soit égalitaire et agréable pour tous, la Ville se penche sur l’aménagement de différents points tels que l’éclairage des rues, la taille des trottoirs, le mobilier urbain ou encore la végétalisation.
Le groupe de travail, mené par cette « communauté citoyenne » composée de femmes et personnes LGBTQIA+, a donc pour mission d’apporter des éléments de réponse à plusieurs questions, dont celle de savoir ce qui caractériserait un espace public « égalitaire et agréable pour toutes et tous », ou encore « en quoi les inégalités de genre vécues constituent des restrictions dans la vie des femmes, minorités de genre et sexuelles ».
Cette communauté citoyenne doit également se demander s’il y a « des manques, des besoins non répondus pour les femmes et les personnes LGBTQIA+ sur l’espace public », et enfin déterminer « comment aménager et faire vivre les espaces publics pour permettre leur appropriation par toutes et tous » et « lutter efficacement contre le sexisme sur l’espace public ».
« Déplacer des bancs en les mettant contre le mur »
Mahaut Bertu, adjointe à la mairie de Nantes « en charge de l’Égalité et de la Ville non-sexiste », a expliqué dans l’émission Les Grandes Gueules ce jeudi la signification des rues « sexistes », à savoir « des espaces publics occupés par les hommes et seulement traversés par les femmes ». Parmi les aménagements du mobilier urbain qui pourraient être réalisés, elle a donné en exemple le déplacement des bancs contre des murs afin que la personne ne s’inquiète pas de qui pourrait arriver dans son dos.
Les trois premiers lieux qui font l’objet de réflexions sont, pour l’heure à Nantes, le quartier du Breil, le quartier Bouffay ainsi que les abords du pôle d’échange Pirmil. Le 4 février prochain, une « mise en commun des observations », « élaboration des préconisations » et « préparation de la restitution du travail citoyen » va être organisée, comme le mentionne encore le document de la Ville.
Des entretiens seront également menés sur ces sites auprès des personnes rencontrées, qui seront notamment interrogées sur leurs habitudes. Tout ce travail sera ensuite « synthétisé dans un rapport d’évaluation à destination des élues et élus ».
Un « coup d’épée dans l’eau »
Candice, une cadre du secteur bancaire résidant à Nantes, s’est dite scandalisée par l’initiative de la mairie au micro de RMC. Elle estime qu’il s’agit d’un « coup d’épée dans l’eau ». Pour elle, la priorité est à mettre sur la sécurité, un point que le document de la mairie n’aborde pas. « L’insécurité est extrêmement présente, ce n’est pas une question d’éclairage », a-t-elle pointé. Elle a déclaré que Nantes était « laissée à l’abandon depuis l’arrivée de Johanna Rolland », la maire actuelle de la Ville.
« Je ne m’y sens pas en sécurité », a-t-elle encore souligné, ajoutant : « Cela fait une dizaine d’années qu’il y a des agressions verbales, physiques. Il y a eu énormément de viols. » Assurant que ce problème ne touche pas uniquement les femmes, elle déplore une ville « gangrénée » et dénonce surtout l’absence des forces de l’ordre.
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