La société lyonnaise Carester pose lundi la première pierre d’une future usine de recyclage et raffinage de terres rares à Lacq (Pyrénées-Atlantiques), après avoir obtenu 216 millions d’euros de financements auprès de l’État français et de partenaires japonais.
Le site Caremag, qui doit entrer en service fin 2026, « recyclera 2000 tonnes d’aimants et raffinera 5000 tonnes de concentrés miniers », indique-t-elle dans un communiqué transmis à l’AFP.
« Le premier recycleur européen de terres rares »
Selon l’entreprise fondée en 2019, ce sera « le premier recycleur européen de terres rares et le plus gros producteur occidental de terres rares lourdes séparées, avec 600 tonnes d’oxydes de dysprosium et terbium, soit environ 15% de la production mondiale actuelle, et 800 tonnes d’oxydes de néodyme et praséodyme ».
Sa construction, autorisée depuis 2023, « représente une avancée majeure vers l’indépendance de l’Europe en terres rares pour les aimants permanents », affirme le président de Carester, Frédéric Carencotte, dans le communiqué.
Ces derniers, qui résistent dans le temps à la démagnétisation, sont un élément stratégique de la transition énergétique, équipant aussi bien des véhicules électriques que des éoliennes (50% du marché pour ces deux secteurs). On les trouve aussi dans la robotique, l’électronique ou les pompes.
Le marché est pour l’heure largement dominé par la Chine.
Création de 92 emplois
Le projet de Carester, qui doit créer 92 emplois directs, est soutenu par l’État français et des partenaires japonais. Les ministres de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, participeront d’ailleurs à la pose de la première pierre lundi après-midi, après un déjeuner de travail avec un responsable du ministère japonais de l’Économie et l’ambassadeur du Japon en France.
Paris a apporté 106 millions d’euros en subventions et avances remboursables dans le cadre des appels à projets France Relance et France 2030, ainsi qu’un crédit d’impôt industrie verte.
Un partenariat avec le Japon
Une co-entreprise associant l’Organisation publique japonaise pour la sécurité des métaux et de l’énergie à Iwatani Corporation, une société privée nipponne, s’est engagée de son côté à hauteur de 110 millions d’euros, en fonds propres et en dette d’actionnaire, dans Caremag, selon la même source.
« Cet investissement s’accompagne de la signature d’un accord d’achat à long terme pour la fourniture au Japon d’oxydes de terres rares lourdes produits par Caremag », indique Carester.
La start-up MagREEsource avait inauguré en juin, en Isère, la première usine-test d’Europe produisant des aimants permanents à partir d’aimants recyclés, à hauteur de 50 tonnes par an.
Le groupe belge Solvay exploite par ailleurs, à La Rochelle, une usine de fabrication de produits de performance à base de terres rares. Il doit prochainement lancer la production des premières tonnes d’oxydes de terres rares pour des aimants permanents.
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