Le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, a estimé mercredi que l’État demandait aux collectivités d’assumer ses « propres turpitudes » budgétaires, alors que Bercy leur a demandé la veille de dégager cinq milliards d’euros d’économies.
« Une fois de plus, l’État demande aux autres d’assumer ses propres turpitudes. Et ça, ce n’est pas acceptable », a déclaré au micro de France Info le maire LR de Cannes en estimant que le gouvernement comptait « augmenter les dépenses de 2,5% l’an prochain ».
« Changer le périmètre de l’intervention publique »
« Je n’appelle pas ça des économies. C’est du rafistolage d’un système qui est à bout de souffle. Ce qu’il faut, c’est changer le périmètre de l’intervention publique », a-t-il déclaré en énumérant plusieurs transferts récents de compétences de l’État aux communes et intercommunalités.
« Le problème des comptes publics, c’est les grandes masses. Et c’est d’abord les dépenses de l’État qui ont augmenté de façon exponentielle », a ajouté le président de l’AMF, également président du micro-parti Nouvelle Énergie.
La Sainte colère de @davidlisnard pdt de @l_amf sur ce rafistolage d’un système à bout de souffle.
L’Etat transfère des compétences aux communes et sur-réglemente chaque jour. La solution ?
1️⃣ Simplifier
2️⃣ Que l’Etat s’occupe de ses affaires (le régalien) pic.twitter.com/RIi7ySAgdG— Dubief Marc (@DubiefMarc) October 9, 2024
Bercy, « un État dans l’État »
À propos des économies visées par le gouvernement, David Lisnard a estimé que « Bercy était devenu un État dans l’État ». « Le système, c’est Bercy. Le système, c’est les petits hommes gris. Le système, c’est le conformisme technocratique », a-t-il lancé.
« Ils (les fonctionnaires de Bercy, ndlr) ont profité de la vacance politique cet été pour un projet de budget totalement ‘techno’ et qui ne va faire qu’amplifier les problèmes publics », a-t-il ajouté, craignant « un effet récessif ». « Ce qui est proposé va se faire au détriment de l’investissement et au détriment de l’activité puisque les collectivités territoriales, c’est seulement 8% de la dette mais c’est 70% de l’investissement public », a-t-il rappelé.
Concernant la proposition de la Cour des comptes de confier la répartition de la Dotation globale de fonctionnement (DGF), principal concours de l’État aux collectivités, aux intercommunalités et non plus aux communes, il a souligné que la DGF a remplacé initialement des recettes fiscales dévolues aux collectivités. « La Cour des Comptes ce sont un peu des petits hommes gris comme à Bercy, parce qu’ils s’imaginent que plus l’ensemble est grand, plus il est performant », a-t-il jugé.
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