Une commission mise en place début février par la junte militaire qui a pris le pouvoir il y a un mois au Burkina Faso, a proposé une transition de 30 mois avant un retour à l’ordre constitutionnel.
Dans un rapport, la commission « propose 30 mois de transition dirigée » par le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ainsi que « la mise en place d’un gouvernement et d’un organe législatif restreints, n’excédant pas respectivement 20 et 50 membres », a expliqué à l’AFP une source militaire, ce qu’a confirmé une source proche de la présidence.
Le rapport, un projet de charte et d’agenda de la transition, a été présenté mercredi au chef de la junte, mais son contenu n’a pas été rendu public.
Un calendrier « raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel »
Il devra être soumis à la hiérarchie militaire et aux « forces vives » du pays – partis, syndicats et organisations de la société civile – avant toute validation, a indiqué la source proche de la présidence en confirmant la proposition de période de transition de 30 mois « avant la tenue d’élections générales et inclusives ».
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— صـــــــلاح (@mafihachk) February 17, 2022
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a suspendu le Burkina Faso de l’organisation le 28 janvier en raison du coup d’Etat, avait demandé aux nouvelles autorités de présenter un calendrier « raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
En remettant son rapport à M. Damiba, intronisé président et chef de l’Etat le 16 février par le Conseil constitutionnel, Mariame Ouattara, présidente de la commission, a expliqué qu’elle s’était « inspirée des directives données par la junte ».
« Retour à un ordre constitutionnel nouveau »
Des directives portant sur « la restauration de l’intégrité du territoire, la consolidation de la paix pour un retour des déplacés internes, la bonne gouvernance et le retour à un ordre constitutionnel nouveau ».
Outre le projet de charte et l’agenda de la transition, « nous avons jugé utile de joindre une charte des valeurs pour soutenir la refondation » voulue par la junte militaire, a-t-elle ajouté.
About 60 people were killed and dozens more wounded on Monday in an explosion at an informal gold mining site in southwest Burkina Faso, state television reported, citing local officials https://t.co/mWXzBlyN3n
— CNN International (@cnni) February 22, 2022
« L’œuvre de refondation dans laquelle nous sommes collectivement engagés s’appuiera sur une vision claire du devenir que nous voulons pour notre pays, un pays qui renoue avec la paix, la sécurité pour l’ensemble de ses concitoyens et une gouvernance vertueuse fondée sur les valeurs d’intégrité, de travail et de solidarité », a déclaré le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba après la réception du rapport, cité par la présidence du Faso.
Le président, accusé de pas avoir réussi à contrer la violence jihadiste
Il a salué « l’engagement » de la commission qui, a-t-il affirmé, a travaillé « bénévolement et en toute indépendance ».
La commission était composée de quinze membres, dont des juristes, des sociologues, des économistes et des officiers.
Gold Mine Blast Kills At Least 55 In Burkina Fasohttps://t.co/je7k5QgbDg pic.twitter.com/3DM8J9G5le
— Channels Television (@channelstv) February 21, 2022
Le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans, a pris le pouvoir le 24 janvier à Ouagadougou après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé notamment de pas avoir réussi à contrer la violence jihadiste qui frappe le Burkina depuis près de sept ans et a fait quelque 2.000 morts et 1,5 millions de déplacés.
Il a mis en place une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui a pour priorité « la sécurité ».
Un mois après le putsch, le président Kaboré est toujours en résidence surveillée à Ouagadougou, en dépit des appels à sa libération de la communauté internationale.
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