Les travaux sur la base navale de Ream, dans le sud du Cambodge, touchent à leur fin, a confirmé Phnom Penh mardi après la publication d’images satellite montrant une gigantesque jetée sur ce site controversé en raison de son financement par Pékin.
Cette base est un sujet de contentieux entre le Cambodge et les États-Unis depuis des années. Washington suspecte que le lieu ait été transformé pour servir de base militaire à la Chine, qui cherche à étendre son influence internationale.
La base est stratégiquement située dans le golfe de Thaïlande, offrant un accès à la mer de Chine méridionale dont la plus grande partie est revendiquée par Pékin. « Elle est presque terminée. Nous l’inaugurerons bientôt », a déclaré à l’AFP Chhum Socheat, porte-parole du ministère cambodgien de la Défense.
« Comme nous l’avons toujours déclaré, il n’y a pas de base militaire chinoise là-bas. Nous modernisons simplement notre armée (..) afin de protéger l’intégrité de notre territoire », a-t-il ajouté.
Amarrage possible des navires de guerre chinois
BlackSky, une société américaine d’imagerie commerciale, a publié des nouvelles photos satellite qui montrent la progression rapide des travaux, notamment une jetée longue de 363 mètres, selon un expert militaire.
« Il existe une similitude quasi exacte entre la jetée en eau profonde visible sur la rive ouest de la base de Ream et la jetée militaire de la base chinoise de Djibouti », a déclaré cet expert, Craig Singleton, de la Fondation pour la défense des démocraties(FDD), un groupe de réflexion sur la sécurité à Washington.
Le porte-parole du ministère cambodgien de la défense a nié que cette jetée ait été construite pour accueillir des porte-avions. Les inquiétudes concernant la base remontent à 2019, lorsque le Wall Street Journal a fait état d’un projet d’accord secret permettant à Pékin d’y amarrer des navires de guerre.
Rapprochement notable avec la Chine
Le Cambodge a opéré un rapprochement notable avec la Chine, dont le leader du PCC Xi Jinping vient d’envoyer un message personnel de félicitations à Hun Sen pour sa victoire aux élections législatives et promettre de renforcer encore les liens.
Le scrutin s’est déroulé dimanche sans opposition crédible et a été qualifié de « ni libre, ni équitable » par les puissances occidentales. À 70 ans, Hun Sen, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1985, a annoncé qu’il passerait prochainement la main à son fils aîné.
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