La Chine a fermement rejeté lundi les accusations d’un haut responsable américain selon lequel 3 millions de personnes, très majoritairement musulmanes, seraient internées dans des « camps de concentration » de la région instable du Xinjiang (nord-ouest).
La région a été frappée durant la dernière décennie par des attentats sanglants revendiqués par des Ouïghours, membres d’une ethnie musulmane qui représente près de la moitié de la population locale. Pékin pointe du doigt des « islamistes » et des « séparatistes ». La sécurité a été renforcée de manière draconienne ces dernières années au Xinjiang. Et près d’un million de citoyens sont ou ont été détenus dans des centres de rééducation de la région, selon une estimation d’un groupe d’experts citée par l’ONU et démentie par Pékin.
Randall Schriver, le secrétaire adjoint américain à la Défense, avait décrit la semaine dernière ces endroits comme des « camps de concentration », estimant que le chiffre des détenus était « probablement plus proche des 3 millions ». Ces propos sont « totalement contraires aux faits », a réagi lors d’une conférence de presse Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « La Chine exprime son fort mécontentement et sa ferme opposition », a-t-il martelé.
Pékin défend les établissements incriminés, assurant qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle » destinés à renforcer l’employabilité des habitants et à les éloigner de toute tentation de radicalisation islamiste ou séparatiste. La Chine a lancé une grande campagne de communication depuis octobre et le début des premières protestations internationales, invitant dans ces endroits des diplomates et journalistes, lors de visites très encadrées.
« Aujourd’hui, le Xinjiang est politiquement stable, son économie se développe et la société y est harmonieuse. Les gens y vivent et y travaillent en paix », a déclaré Geng Shuang. « Nous exhortons une fois encore les parties concernées aux États-Unis à respecter les faits, à abandonner leurs préjugés, à parler et à agir avec prudence et à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de la Chine via la question du Xinjiang », a-t-il dit.
D.C avec AFP
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