Israël intensifie ses opérations militaires pour s’emparer de « larges zones » de Gaza

Par Epoch Times avec AFP
2 avril 2025 15:00 Mis à jour: 2 avril 2025 15:20

Israël a annoncé mercredi l’extension de ses opérations militaires pour s’emparer de « larges zones » de la bande de Gaza, où des bombardements qui ont visé notamment un bâtiment de l’ONU ont fait une trentaine de morts, selon les secours.

L’opération militaire s’étend « pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s’emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d’Israël », a déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz.

« J’appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages », a-t-il ajouté.

Des terroristes du Hamas cachés dans une clinique de l’Unrwa

Des frappes israéliennes sur le territoire palestinien ont fait au moins 34 morts mercredi, selon les secouristes de la Défense civile. L’une d’elles a tué 19 personnes, dont neuf enfants, dans une clinique de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Jabalia, dans le nord de Gaza, a annoncé la Défense civile.

L’armée israélienne a affirmé avoir ciblé un poste de commandement des terroristes du Hamas qui se cachaient dans ce bâtiment, selon un communiqué militaire cité par Cnews.

Appels à évacuer

Treize personnes ont également été tuées par un bombardement sur une maison abritant des déplacés à Khan Younès, dans le sud, et deux autres par une frappe sur une maison à Nousseirat, dans le centre de Gaza, selon les secours. Ces bombardements avaient été précédés d’appels à évacuer de larges secteurs de Rafah, à la frontière égyptienne, et de la ville voisine de Khan Younès.

Des Palestiniens fuient Rafah en direction de Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza, le 2 avril 2025. (EYAD BABA/AFP via Getty Images)

« Boucliers humains »

« N’écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d’évacuer pour rester ses boucliers humains. Évacuez immédiatement les zones désignées », avait déclaré mardi le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adree.

Israël affirme que le Hamas et d’autres groupes armés utilisent les écoles, hôpitaux et autres infrastructures publiques à des fins militaires, ce que le mouvement islamiste nie. Israël avait mis fin le 18 mars à deux mois de trêve dans la bande de Gaza, où l’armée a repris ses bombardements aériens puis son offensive terrestre afin de contraindre le Hamas à libérer ses derniers otages.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, 1042 personnes ont été tuées depuis cette date, avant les frappes de mercredi, portant le bilan total à 50.399 morts depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

« Comment cette opération sert l’objectif du retour des otages »

Le Forum des familles, la plus grande association de proches d’otages en Israël, s’est dit mercredi « horrifié » par l’annonce du ministre de la Défense. « Au lieu de libérer les otages par un accord et de mettre fin à la guerre, le gouvernement israélien envoie davantage de soldats à Gaza, pour combattre dans les mêmes zones où ils se sont battus encore et encore », ont déclaré les familles.

« Expliquez comment cette opération sert l’objectif du retour des otages et comment vous comptez éviter leur mise en danger », ont-elles ajouté.

Une photo prise depuis une colline surplombante montre le camp de réfugiés palestiniens de Nur Shams, le 1er mars 2025. (JAAFAR ASHTIYEH/AFP via Getty Images)

L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.

Pour accroître la pression sur le Hamas, Israël a bloqué depuis le 2 mars l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, aggravant les pénuries dans le territoire assiégé.

Faute de farine et de sucre, des boulangeries ont fermé. « Toute la matinée, je suis allée de boulangerie en boulangerie mais elles sont toutes fermées », a raconté à l’AFP une habitante de Gaza, Amina al-Sayed. « La situation est très difficile, il n’y a pas de farine, pas de pain, pas de nourriture ni d’eau », a témoigné un père de famille, Mahmoud Sheikh Khalil.

Pas d’accord pour une trêve

Le Hamas et Israël avaient indiqué samedi avoir reçu une nouvelle proposition de trêve des pays médiateurs –Égypte, Qatar et États-Unis –visant à rétablir le cessez-le-feu et obtenir la libération des otages.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait appelé dimanche le Hamas à déposer les armes, assurant que ses dirigeants pourraient alors quitter Gaza.

Le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a déclaré qu’il pourrait renoncer à administrer le territoire après la guerre mais refuse de déposer les armes, ce qui représente pour lui une « ligne rouge ».

Dans un contexte politique très tendu en Israël, le ministre israélien Itamar Ben-Gvir a provoqué une nouvelle polémique mercredi en se rendant sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam. Le Hamas a dénoncé une « dangereuse escalade ».

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