Cantal : le rôle positif d’un labrador « sur la concentration des élèves et sur leur moral », dans un lycée d’Aurillac

Par Emmanuelle Bourdy
8 février 2025 10:26 Mis à jour: 8 février 2025 10:26

Dans ce lycée professionnel d’Aurillac (Cantal), il n’y a pas que des élèves. Depuis décembre dernier, Urda fait partie du décor et joue un rôle crucial dans le bien-être des adolescents.

Lorsqu’on entre dans la salle de classe d’Hélène Douarre, professeur de commerce au lycée professionnel Raymond-Cortat d’Aurillac, on ne le remarque pas d’emblée et pour cause. Contrairement aux lycéens, Urda se repose sur son matelas, posé à même le sol. Et bien qu’il ne suive pas les cours dispensés par les professeurs, ce jeune labrador a néanmoins un emploi du temps à respecter, à raison d’une vingtaine d’heures par semaine.

Il « apaise les tensions »

L’idée a germé dans l’esprit d’Hélène Douarre il y a deux ans. L’enseignante, qui en parallèle de son métier dresse des chiens d’accompagnement, a voulu tester le pouvoir de son chien sur les élèves, comme elle l’explique au Parisien. « J’ai constaté que cela avait un vrai impact sur la classe. C’est comme ça que tout a vraiment commencé », souligne-t-elle.

Grâce à la présence d’Urda, l’enseignante constate une diminution de l’absentéisme. De plus, le labrador « apaise les tensions », « agit comme un facilitateur, calme tout le monde et libère la parole », assure-t-elle.

Urda s’inscrit dans un « dispositif global » et intervient dans le lycée chaque semaine à raison d’une vingtaine d’heures réparties en journée, mais aussi sur une nuit passée à l’internat, relate le quotidien francilien.

« Il se dirige souvent vers ceux qui ont le plus de carences affectives »

« Sans qu’on se l’explique vraiment, la présence du chien est efficace sur la concentration des élèves et sur leur moral », explique François Defrance, le proviseur de ce lycée professionnel. Celui-ci a d’ailleurs remarqué qu’instinctivement, l’animal « se dirige souvent vers ceux qui ont le plus de carences affectives ». D’autres ateliers ont également été mis en place – relaxation, sophrologie – ainsi que la « présence ponctuelle d’une psychologue une demi-journée par semaine », détaille encore le chef d’établissement.

Du côté des élèves, les retours concernant Urda sont positifs. « Il apporte de la joie à tout le monde. C’est clair, depuis qu’il est là, il y a une meilleure ambiance dans la classe », admet auprès du Parisien Lucas. Zeynab, qui est en classe de seconde, reconnaît qu’avant, il avait « la flemme » de venir au lycée, mais depuis que le labrador est là, il « ne manque jamais un seul cours ». Beaucoup ressentent sa présence comme « apaisante ». « C’est que du plus ! » résume quant à lui Enzo.

Des frais pris en charge par la région Auvergne-Rhône-Alpes

Mais cette expérimentation n’aurait pas pu se faire sans l’aide de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a pris en charge la totalité des frais, soit 16.000 euros. « Nous nous sentons soutenus, nous n’avons rencontré aucun frein de la part de l’académie », déclare reconnaissant François Defrance.

Pour lui, le jeu en vaut la chandelle car « de nombreux jeunes ne vont pas bien ». Sur les 450 élèves que compte le lycée, 70 seraient touchés par de « nombreuses problématiques » parmi lesquelles le stress et les violences sous diverses formes, qu’elles soient sexuelles, intrafamiliales ou qu’il s’agisse de harcèlement scolaire.

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