Deux militants interpellés l’an dernier lors d’un rassemblement de « Gilets jaunes » pour une caricature représentant Emmanuel Macron, le préfet de police de Paris et le Président américain Joe Biden, ont été relaxés le 27 mai par le tribunal correctionnel de Paris.
Lors d’une manifestation à l’occasion du troisième anniversaire du mouvement des « Gilets jaunes » en novembre 2021, deux manifestants avaient été arrêtés dans leur camionnette où figurait une caricature sexiste. Ce tag était surmonté de l’inscription « La sodomie en marche!! GJ », pour « Gilets jaunes ».
Le préfet de police Didier Lallement avait porté plainte contre la propriétaire du camion-restaurant Carole Pigaiani et du conducteur du véhicule Ali M, pour « outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique ».
Lors de l’audience du 1er avril, le parquet avait demandé 400 euros d’amende contre Mme Pigaiani et 300 euros contre le chauffeur, Ali M.
« Bonne nouvelle pour la liberté d’expression »
Pour expliquer le choix de la relaxe, le président du tribunal a indiqué : « Un outrage doit être adressé à son destinataire, ce qui n’était pas le cas en l’espèce ».
« On ne s’attendait pas à cette décision. Je suis agréablement surprise de l’indépendance de la justice », a ajouté Carole Pigaiani.
Après la lecture du délibéré, les deux avocats qui avaient plaidé la relaxe des « Gilets jaunes », ont salué la décision de la justice. « C’est une juste application du droit », a commenté l’avocate d’Ali M., Alice Becker. « C’est une très bonne nouvelle pour la liberté d’expression », a réagi David Libeskind, avocat de Carole Pigaiani.
La camionnette, sous scellé depuis l’interpellation de sa propriétaire, lui sera restituée, a aussi ordonné le tribunal.
Dépôt de plainte contre la police
Me Libeskind a confirmé que sa cliente entendait porter plainte pour « harcèlement » et « discrimination » contre les autorités, faisant valoir que depuis la nomination du préfet Didier Lallement, les forces de l’ordre bloquaient systématiquement « son camion rose » avec un sabot, pour le faire « sortir des manifestations ».
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