Un inspecteur des chemins de fer grecs a été inculpé et placé en détention provisoire vendredi plus d’un mois après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts dans le centre de la Grèce et choqué le pays.
Cet inspecteur des chefs de gare qui se trouvaient en service lors de cet accident, a été inculpé pour « perturbation de la sécurité du trafic » ayant causé la mort de nombreuses personnes et « homicide par négligence », selon la même source. Cet employé des chemins de fer, Dimitris Nikolaou, 63 ans, est le second à être placé en détention dans cette affaire. Il encourt une peine allant de dix ans de prison à la perpétuité.
Le chef de gare en service lors de l’accident, Vassilis Samaras, 57 ans, est également en détention. Il avait reconnu sa responsabilité dans la collision frontale entre un train de passagers et un convoi de marchandises à Tempé, près de la ville de Larissa.
Deux autres chefs de gare, en service ce 28 février au soir, ont été poursuivis et inculpés pour avoir quitté leur poste avant la fin de leur vacation, laissant seul Vassilis Samaras, un chef de gare moins expérimenté, selon des experts et des médias. Mais ces deux cheminots ont été remis en liberté en début de semaine après le versement d’une caution de 10.000 euros, et doivent se présenter à la police deux fois par mois.
Sans qu’aucune alerte ne soit déclenchée, les deux trains ont circulé pendant plusieurs kilomètres sur la même voie avant de se percuter frontalement entraînant un incendie et la destruction de deux locomotives et de deux wagons du train de passagers. Parmi les 57 victimes et les dizaines de blessés figurent de nombreux jeunes qui rentraient à Thessalonique, ville universitaire, après un week-end prolongé. L’accident a eu lieu sur la ligne principale qui traverse le pays reliant Athènes et Thessalonique, grande ville dans le nord du pays.
Défaillances chroniques et systèmes de sécurité vétustes
Outre les responsabilités des chefs de gare en service, cet accident ferroviaire, le pire que la Grèce ait connu, a mis en évidence les défaillances chroniques des chemins de fer grecs et des retards pris dans la modernisation des systèmes de sécurité.
Depuis, un mouvement de colère et de manifestations a éclaté dans le pays : au plus fort des protestations le 8 mars 65.000 personnes sont descendues dans les rues à travers le pays, dont plus de 40.000 à Athènes. Aux cris d’« assassins », les manifestants demandent désormais des comptes au gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis mais aussi aux gouvernements précédents pour avoir négligé « les dysfonctionnements » de l’organisme public des chemins de fer (OSE) et les sociétés publiques frappées de plein fouet lors de la crise financière de la dernière décennie.
Cet accident a porté un coup majeur au gouvernement de Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir depuis quatre ans, et qui veut renouveler son mandat lors des élections générales en Grèce le 21 mai. Ayant au début imputé l’accident « surtout à une erreur humaine », Kyriakos Mitsotakis a ensuite fait son mea culpa et reconnu des défaillances « chroniques » dans les chemins de fer.
Reprise partielle du trafic ferroviaire après trois semaines d’interruption
Historiquement peu développé en Grèce, le transport ferroviaire ne couvre que 2100km de voies et est géré par la société privée Hellenic Train, filiale du groupe italien Ferrovie dello Stato Italiane. Interrompu pendant trois semaines après l’accident, le trafic ferroviaire a repris partiellement le 22 mars mais les trains de passagers assurant la liaison entre Athènes et Thessalonique sont toujours à l’arrêt. Hellenic Train prévoit la reprise de cette ligne la semaine prochaine.
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