Soligo 86 n’est pas un garage comme les autres, il s’agit d’un garage solidaire. Installé à Saint-Georges-lès-Baillargeaux (Vienne), une commune d’un peu plus de 4000 âmes, il a ouvert ses portes le 8 janvier dernier.
Outre le fait de proposer un tarif solidaire aux personnes en situation de difficultés financières, le garage solidaire de Saint-Georges-lès-Baillargeaux est aussi un projet dont le but est l’insertion professionnelle. Contactée par Epoch Times, Clothilde Chachay, la directrice adjointe de Soligo 86, a répondu à nos questions.
Un tarif solidaire pour un public cible
L’objectif premier de ce garage est de proposer un « tarif solidaire » à des personnes ayant des difficultés financières, « qui ne pourraient pas aller dans un garage classique pour faire entretenir ou réparer leur véhicule », explique la responsable de Soligo 86.
Et pour bénéficier de ce tarif solidaire il faut que la personne ait un quotient familial inférieur à 900 euros, ou alors qu’elle soit en possession d’une « prescription d’un acteur social », a-t-elle également spécifié, une prescription étant un document fourni par un travailleur social, celui-ci « attestant que cette personne a des difficultés et a besoin de bénéficier d’un tarif solidaire ».
« Donc le but c’est vraiment de permettre de faire en sorte que la mobilité n’impacte pas leur situation professionnelle », a mentionné Clothilde Chachay, sachant que le tarif solidaire de la main-d’œuvre est à 35 euros l’heure au lieu de 60 euros pour les clients classiques. « La grande majorité des publics, ce sont des bénéficiaires avec un tarif solidaire, mais on reste ouvert à tout public », a-t-elle précisé.
En plus de payer moins cher, les clients bénéficient aussi de conseils avisés. Les personnes « savent qu’elles vont être accompagnées et écoutées et qu’on ne leur fera pas faire de travaux inutiles », ce qui est un « gage de confiance » d’une importance capitale pour un public déjà fragilisé, et qui plus est susceptible d’être victime d’arnaques. Ce garage solidaire propose de surcroît des véhicules d’occasion à la vente. Mais il possède également une autre facette, à savoir l’insertion professionnelle.
« Un tremplin vers une formation qualifiante ou un emploi durable »
Concernant le chantier d’insertion au sein de ce garage solidaire, cinq salariés sont actuellement en poste, le but étant de leur permettre de retrouver les « codes du travail ». Pour cela, ils sont encadrés par deux mécaniciens professionnels. Seuls ceux n’ayant pas eu d’emploi depuis un certain temps, ou ayant peu de qualifications, peuvent bénéficier de ce parcours d’insertion.
Au travers de l’activité de mécanicien, l’objectif est aussi « de les accompagner dans la construction de leur projet professionnel ». Une accompagnatrice socioprofessionnelle les accompagne ainsi sur divers sujets, « relatifs à la santé, au logement, mais aussi sur la recherche de stage, le passage du permis de conduire, la recherche de formation, etc. ».
Embauchées 32 heures par semaine, les personnes en insertion travaillant au sein de cette structure restent « entre quatre mois et deux ans » et n’ont « aucune formation qualifiante en tant que mécanicien ». En passant par ce garage solidaire, ils acquièrent ainsi des compétences en mécanique.
Étant donné que ce métier est en tension, ils auront par la suite plus de facilité à trouver un emploi durable. « Si c’est leur projet, on peut aussi les accompagner sur le passage du CAP en candidat libre. Comme ça, ils peuvent sortir avec une formation qualifiante à la fin », a fait remarquer Clothilde Chachay.
Et même s’ils ne souhaitent pas s’orienter vers ce métier-là, ils peuvent être accompagnés vers un autre secteur qui les intéressera davantage ou leur conviendra mieux, l’essentiel étant « de les impliquer dans un projet professionnel ».
Un projet cofinancé par l’État, le département de la Vienne et le Grand Poitiers
Soligo 86 est le premier garage solidaire dans le département de la Vienne. Il est rattaché au garage de Niort (Deux-Sèvres), qui existe déjà depuis 2009 et fait partie du groupe EVHA, dont le projet collectif est de contribuer à l’inclusion sociale et professionnelle par le travail, l’accompagnement, la formation, et la mobilité.
Clothilde Chachay a enfin souligné que le garage de Saint-Georges-lès-Baillargeaux « est né à la demande des acteurs locaux », ceux-ci ayant « identifié, depuis une bonne dizaine d’années, des problématiques de mobilité liées notamment à la réparation de véhicules », le coût de celles-ci étant une part importante dans le budget des ménages.
L’un de ces acteurs est le département de la Vienne. Il est à l’initiative de ce projet auquel il apporte « un soutien fort », a précisé Clothilde Chachay. Mais le projet est aussi cofinancé par l’État ainsi que par l’agglomération du Grand Poitiers.
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