Ce n’est pas Smaug, mais il est tout de même majestueux : le mini-dragon de jade libère notre imagination

Le plus grand dragon jamais découvert dans la culture Hongshan

Par Nicole James
2 octobre 2024 21:28 Mis à jour: 2 octobre 2024 21:28

Dans les vastes plaines de Mongolie intérieure balayées par les vents, où le vent hurle comme une chorale trop enthousiaste qui a désespérément besoin d’un chef d’orchestre et où le soleil tape avec le tact d’un agent de la circulation en colère, un groupe d’archéologues chinois a fait une découverte qui pousserait même le plus cynique des érudits à se précipiter sur son monocle.

Le 22 septembre (date d’anniversaire de Bilbo et Frodon Sacquet), ils ont trouvé, niché dans la terre desséchée, le plus grand dragon de jade de la culture Hongshan jamais mis au jour, une découverte qui promettait d’être l’équivalent archéologique de la tombe de Toutânkhamon – si Toutânkhamon avait mesuré 15 cm et avait été taillé dans une roche verte et brillante.

Un dragon de jade

Maintenant, avant de vous laisser emporter par la vision d’un colosse crachant du feu ravageant la Chine ancienne, clarifions les choses : il ne s’agit pas du monstrueux Smaug, ni d’une terreur sortie de l’imagination de Tolkien.

Il s’agit plutôt d’un presse-papier décoratif.

D’une longueur modeste de 15,8 centimètres, ce n’est pas un « dragon de l’apocalypse », mais plutôt un « ornement pour les amateurs de jade avertis ».

Pourtant, pour un objet qui tient dans la paume de la main, ce dragon n’est pas un bibelot ordinaire. Ses écailles complexes sont si méticuleusement sculptées que l’on s’attendrait à ce qu’il s’échappe de la vitrine et se dirige vers la pile de documents historiques la plus proche.

Et s’il n’est pas exactement équipé pour défendre un magot d’or, il aurait pu garder un bouchon de bouteille particulièrement précieux.

Les dragons chinois étaient vénérés

Cette petite figurine de jade est un symbole de pouvoir, d’ordre cosmique et de tous les autres termes grandioses que les universitaires aiment utiliser lors des conférences pour justifier leurs bourses de voyage.

Dans la Chine ancienne, les dragons étaient vénérés comme les empereurs du règne animal, un statut qui devait être plutôt démoralisant pour les bœufs qui travaillaient dans les champs.

On peut les imaginer jetant des regards envieux vers le ciel, rêvant de se voir pousser des ailes et abandonner leur charrue pour une carrière plus digne de gardien céleste.

Danse du dragon lors du Festival de la Lune au Nouveau Siècle dans la ville de Deerpark, dans l’État de New York, le 16 septembre 2023. (Mark Zou/Epoch Times)

Légende ou folklore ?

Mais d’où viennent les dragons ?

Certains affirment que le mythe du dragon est né de la découverte d’ossements de dinosaures. Il y a des millénaires, les hommes, intrigués par ces squelettes colossaux, ont décidé que le terme « lézard géant » était trop terne et ont opté pour quelque chose d’un peu plus élégant.

D’autres spéculent que le dragon est une sorte de test de Rorschach culturel, reflétant les peurs et les fantasmes collectifs de l’humanité : un peu de serpent par-ci, un peu d’aigle par-là, et avant que vous ne vous en rendiez compte, vous obtenez une créature mythologique à part entière.

Quelle qu’en soit la raison, les dragons imprègnent notre conscience collective depuis des millénaires, tels des mouettes dans un restaurant de frites particulièrement chaotique en bord de mer, semant la zizanie partout où elles passent.

Des bienveillants dragons d’eau de Chine, qui apportent la pluie dans les champs et, à l’occasion, une averse malvenue dans le linge de l’empereur, aux bêtes qui pillent l’or dans le folklore européen, ces créatures ont fait tout ce qu’elles pouvaient faire.

Saint Georges et le dragon, vers 1470, par Paolo Uccello. Huile sur toile. National Gallery, Londres. (Domaine public)

Symboles de pouvoir ou de chaos ?

Ainsi, alors que le dragon de jade est assis dans sa vitrine de musée, regardant à l’extérieur avec une expression de vague perplexité, il témoigne de l’obsession persistante de l’humanité pour ces bêtes mythiques.

Sont-ils des symboles de pouvoir et de protection ou représentent-ils le chaos et l’imprévisibilité du monde naturel ?

Une chose est sûre : qu’ils amassent de l’or ou qu’ils apportent la pluie, les dragons continuent de nous captiver.

Et tant qu’il y aura des archéologues prêts à braver les plaines brûlantes de Mongolie intérieure, armés d’une simple truelle et d’un sentiment de suffisance légèrement exagéré, nous pouvons être sûrs que la fascination du monde pour ces bêtes mythiques perdurera.

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