La « masculinité traditionnelle » a récemment été jugée « nuisible » par l’American Psychological Association (société savante faisant autorité sur les psychologues). Parmi les traits directement mis en cause, on trouve le « stoïcisme émotionnel » et l’ « autosuffisance ».
Le rapport de l’APA sur « Guidelines for Psychological Practice with Boys and Men » avait été suivi d’une publicité controversée de la marque de rasage Gillette, qui a également condamné la masculinité traditionnelle en la présentant comme abusive et dénuée d’empathie.
L’été dernier, au Royaume-Uni, un syndicat d’étudiant a décidé de démolir le célèbre poème Tu seras un homme, mon fils que Rudyard Kipling avait adressé à son fils en 1895. Le texte pédagogique et fondateur en Angleterre, affiché en grand, fut raturé et par dessus les étudiants avaient écrit le texte Still I rise de la poétesse noire Maya Angelou.
Quand les gens d’aujourd’hui évoquent « être un homme », ce à quoi ils se réfèrent souvent sont un caractère brutal et dominateur, réduisant ce concept à sa forme la plus faible.
Bien sûr, on ne peut pas blâmer les hommes d’aujourd’hui pour ça. La culture moderne dépeint aujourd’hui les hommes « virils » comme étant à peine plus que des voyous, froids, secs dans leurs relations, insensibles à leur environnement ou seulement animés par leurs propres intérêts.
En parallèle à cette représentation moderne dans les films ou les œuvres de fiction, les hommes sont pressés d’éviter de paraître « virils », au risque d’être accusés de « masculinité toxique ». Les artisans de la culture moderne ont joué un jeu intelligent : décomposer le caractère masculin à son niveau le plus élémentaire, puis attaquer quiconque ose l’incarner.
Ce que l’on m’a appris sur le fait d’être un homme, cependant, est un concept très différent. On m’a enseigné qu’être un homme, c’est être un dirigeant, et si un homme veut bien jouer ce rôle, il doit apprendre les vertus d’un bon leadership.
Cette voie exige de souvent sacrifier ses propres intérêts pour le bien des autres, de se montrer prévenant envers les personnes dont on s’occupe et d’être prêt à prendre des décisions à des moments clés. Même l’idée selon laquelle les hommes devraient être durs se fonde sans le savoir sur ce principe.
Quand j’étais un jeune adolescent et jusqu’à l’aube de l’âge adulte, j’avais la chance d’avoir un bon mentor. À l’époque, je me plaignais souvent des difficultés que je rencontrais et si je me blessais, je faisais en sorte que tout le monde en entende parler. Un jour, mon mentor s’en est finalement lassé et m’a fait asseoir pour avoir une discussion.
Il m’a expliqué que la raison pour laquelle les hommes ont besoin d’être durs n’est pas pour paraître « bons » en surface. La vraie raison pour laquelle les hommes doivent être durs, c’est par égard pour les autres.
Dans une communauté, les gens se tournent naturellement vers des hommes forts, et dans les moments difficiles, ils attendent d’être rassurés par ces mêmes hommes. Si ces hommes affichent un air paniqué, ces gens auront l’impression qu’ils doivent se débrouiller seuls. Alors que tout le monde traverse des épreuves dans la vie, un homme bon doit savoir les endurer avec dignité. Ce qui montre aux autres qu’eux aussi peuvent les endurer – leur insufflant le courage d’affronter aussi les épreuves.
En d’autres termes, plutôt que de s’approprier la force des autres ou de chercher à rehausser sa propre image, un homme bon affine sa force intérieure pour aider à renforcer ceux qui l’entourent.
Un bon dirigeant
Les dirigeants se déclinent en de nombreuses variétés. L’histoire nous a montré de bons et de mauvais exemples. Et même à partir des mauvais exemples, nous pouvons tirer des leçons positives de leurs erreurs.
Certains se sont montrés indulgents et d’autres ont été désintéressés. L’Histoire nous a montré des dirigeants qui ont gouverné par la tyrannie, et d’autres qui ont gouverné par la bienveillance ; elle nous a montré des dirigeants qui ont cherché à écraser tous les gens sous leurs bottes, et d’autres qui ont cherché à élever tous ceux dont ils étaient responsables.
Ces mêmes principes s’appliquent à la façon dont un homme équilibre son intérêt personnel avec les intérêts des autres, dans toute relation.
Je crois que l’idée de « virilité » s’est vue prêtée de connotations négatives pour deux raisons : tout d’abord, certains groupes ayant des intérêts politiques – principalement enracinés dans des idées communistes – ont cherché à renverser toute autorité et toute hiérarchie sociale, et par là même encourage la répression de la masculinité ; et deuxièmement, parce que peu d’hommes comprennent encore ce que cela signifie d’être de bons dirigeants.
Quoi qu’en disent les « experts » souhaitant diaboliser les traits masculins, je serais prêt à parier que peu de femmes s’intéressent aux hommes indécis, démotivés et faibles d’esprit. Un caractère qu’il est fort possible de développer en suivant la culture moderne.
La solution n’est pas d’abandonner complètement la masculinité, mais plutôt de forger son caractère pour qu’il puisse incarner les formes positives de la masculinité.
Ces principes étaient bien connus dans le passé.
Le philosophe japonais du XVIIe siècle, Yamaga Soko, écrivait dans The Way of the Knight : « Un homme de courage affronte des situations de vie ou de mort, marche sur des lames nues, fait voler des épées et des lances, fait preuve de discipline ferme, affronte des questions graves et prend des décisions importantes – tout cela sans se altérations de la voix ni l’apparence. »
Il ajoute que « les capacités civiles et militaires pour stabiliser le monde de cette façon se trouvent dans la grandeur du cœur ».
L’ancien texte militaire chinois Wei Liaozi dit : « Ceux qui ont dirigé le peuple dans les temps anciens ont fait passer la courtoisie et la fidélité avant le rang et le salaire, la modestie avant la discipline, et l’amitié avant la réglementation. »
Les Six Enseignements Secrets, un autre ancien texte militaire chinois, conseille les dirigeants : « Soyez calme et serein, doux et modéré. Soyez généreux, ne discutez pas, soyez ouvert d’esprit et égalitaire. Traitez les gens correctement. »
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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