Dans une émission de la télévision marocaine Chada TV, le chanteur Adil El Miloudi a fait l’apologie de la violence contre les femmes. Théoriquement, une loi réprime au Maroc depuis 2018 les violences faites aux femmes, mais dans les faits 93,4 % des femmes refusent de porter plainte.
“Celui qui ne tabasse pas sa femme n’est pas un homme” a lancé le chanteur marocain Adil El Miloudi lors de son passage à l’émission Kotbi Night, le 29 juin dernier, sur la chaîne de musique marocaine Chada TV. Il y participait avec l’acteur franco-algérien Samy Naceri, connu pour ses nombreuses condamnations pour violence.
#Miloudi doit être interdit de télé, radio, réseaux sociaux, spectacles, concerts.. Un vrai danger publique. Bougez-vous les associations ورونا حنة يديكم ? @HACAMAROC #feminicides #femmesbattues #violencesfaitesauxfemmes #twittoma #Maroc #Morocco #المغرب #العنف_الاسري #الميلودي pic.twitter.com/9k5rUyWSZK
— N?MOR (@t8ther) September 4, 2019
Le chanteur a affirmé qu’ «un homme qui ne frappe pas sa femme n’est pas un homme». Et d’ajouter qu’ « un jour j’ai tabassé ma femme en Espagne […] Elle a dit aux flics que je ne lui ai rien fait, il m’ont relâché 24 heures après. » « Au Maroc, cela est normal » a-t-il continué « chacun peut faire ce qu’il veut de sa femme, la frapper, la tuer… » a-t-il indiqué.
En mars 2018, El Miloudi avait déjà créé la polémique en diffusant une vidéo sur Facebook où il défendait le chanteur Saad Lamjarred, mis en examen pour viol pour la seconde fois en deux ans.
Un chanteur Marocain » Adil Miloudi »est très explicite dans ses propos pendant une émission de télévision « Pour être un homme, il faut frapper sa femme”??
Que fait la justice dans ce cas et contre de tels propos très graves contre les droits et le… https://t.co/WLAkpAAcuT
— Almouwatin TV Radio (@hamlah) September 5, 2019
Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont appelé à son interdiction sur les radios et les chaînes de télévision nationales, suggérant également aux Marocains de ne plus jamais faire appel à ses services pour leurs fêtes familiales.
En 2018, après cinq ans de débat, le Maroc a adopté une nouvelle loi réprimant les violences faites aux femmes. Parmi les mesures, le texte prévoit notamment le durcissement des sanctions à l’encontre des auteurs de violences conjugales. Reste à voir comment les autorités l’appliquent dans les faits.
Dans une déclaration à la presse, Bassima Hakkaoui, ministre de la Famille, de la Solidarité, de l’Égalité et du Développement social, a affirmé que la violence à l’égard des femmes est toujours répandue dans le pays en dépit de tous les efforts déployés pour l’éradiquer. Elle a précisé que 93,4 % des femmes violentées ne portaient pas plainte contre leur agresseur.
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